Magazine Cinéma
Etonnée qu'un Grand Prix de Cannes sorte pour sa première semaine dans une petite salle de l'UGC des Halles, ce choix s'est avèré raisonnable une fois le film visionné.
Il s'adresse aux amoureux du film poétique à message social qui acceptent de se laisser porter par le fantastique : les vivants portent en eux le message de leurs proches disparus en mer après avoir fui l'injustice.
La réalisatrice Mati Diop fait ainsi le lien dans ce premier long métrage, entre le drame de milliers de sénégalais qui se sont abîmés en mer pour un avenir meilleur, relayé ensuite par un réveil citoyen lors d'un soulèvement pour exiger la démission d'Aboulaye Wade.... Le propos ne s'adresse donc qu'à une poignée de cinéphiles habitués des salles Arts et Essais qui en apprécieront, outre son esthétisme, les enjeux culturels et politiques.