" Très éloignée des fantasmes populaires, je m'insurge contre ce vampire grotesque et si peu crédible. Si une telle créature existait, elle me ferait très certainement rire. Elle ne serait rien de plus qu'un don Juan moisi de l'intérieur, tombant en déconfiture, édenté et froid comme la mort... " Pour toutes celles qui rêvent d'un vampire comme prince charmant, Satine a publié un pamphlet... un pamphlet contre les vampires ! Mais tout s'emballe quand Hugo Rivoire, un garçon aussi mignon qu'effrayant, décide qu'il vaudrait mieux pour la jeune fille qu'elle abandonne sa croisade, sinon...
Je dois dire que le pitch de départ donne franchement envie ! Le ton est celui de la parodie et de l'humour et en plus c'est écrit pas Sophie Jomain ! J'adore sa plume et j'étais très curieuse de découvrir ce roman qu'elle a écrit il y a quelques années durant la déferlante Twilight.
Si le début commence bien, avec de la répartie et une héroïne désabusée qui compte bien ne pas se laisser marcher sur les pieds, la suite va peu à peu retomber dans les travers de la romance paranormale classique.
Satine est une jeune femme à la verve bien pendue qui a toujours été dubitative devant l'engouement de sa meilleure amie pour les vampires. Et avec la saga Twilight cela n'a pas été en s'arrangeant. Lors d'un ennui profond, notre héroïne bien dans ses pompes ou presque (la pauvre elle est quand même en béquille avec une jambe cassée) elle écrit un pamphlet sur les dents longues. Ce qui aurait dû rester sans suite va lui faire avoir de sacrés ennuis. C'est aussi à partir de là que les plus beaux gosses de son lycée vont s'intéresser à elle. Comme par hasard.
J'ai vraiment surkiffé ce début et les joutes qui vont suivre entre Satine et Hugo Rivoire. Hugo qui est beau, fort (et pas vraiment rigolo).
Très vite, la fan de Twilight que j'ai été a tout de suite fait le parallèle entre ce roman et la série populaire écrite par Stephenie Meyer. Ce qui était intéressant, était de voir l'évolution de la relation entre Satine qui ne croit pas aux vampires et Hugo ... qui a tout de l'Edward Cullen (de supermarché) sauf que lui ne brille pas au soleil. Mais il danse comme un Dieu, est-ce que ça compte un peu ?
Ce qui était excitant, c'était l'attitude de Satine à l'égard des vampires. Malheureusement, il est bien difficile d'écrire une romance sans qu'à un moment, ça retombe dans ses travers. Satine va peu à peu remettre en question ses non-croyances pour tomber de l'autre côté de la barrière et avec beaucoup plus de force qu'elle ne l'aurait cru. Je dois dire que j'ai pas mal levé les yeux au ciel devant la niaiserie de certaines situations. Et Satine m'a plus d'une fois fait de la peine elle qui est devenue au fil des pages ce qu'elle décriait avec tant de force et de conviction.
Ce qui aurait pu rester une sympathique romance parodique de Twilight qui se serait moquée des codes et joué avec, s'est peu à peu laissé prendre au piège d'une certaine facilité scénaristique. Ainsi Satine va prendre des allures de Bella Swan, et ce, jusqu'à la toute fin du récit. Quant à Hugo, impossible de me retirer la tête de Robert Pattinson en Edward. Du coup, on ne peut qu'être légèrement déçue du tournant pris de cette histoire qui débutait plutôt bien.
Ceci dit, la plume de Sophie Jomain reste pour moi une valeur sure et malgré tout, j'ai lu le roman avec plaisir bien malgré une histoire mainte fois réchauffée.
Pamphlet contre un Vampire est à lire pour les nostalgiques d'une époque révolue, mais qui sait, qui reviendra peut-être un jour à la mode.
On aime : Le début avec une héroïne à la verbe piquante - Les situations avec Hugo et ses amis vampires - La plume de Sophie Jomain On aime moins : Les travers qui reviennent au galop - La romance entre Satine et Hugo - Le récit qui devient banal et sans surprise