Magazine

Festival du Film Italien 42e Villerupt

Publié le 27 octobre 2019 par Paulo Lobo
Festival du Film Italien 42e Villerupt
Festival du Film Italien 42e Villerupt
Festival du Film Italien 42e Villerupt
Festival du Film Italien 42e Villerupt
Festival du Film Italien 42e Villerupt
Festival du Film Italien 42e Villerupt
Festival du Film Italien 42e Villerupt
Festival du Film Italien 42e Villerupt
Festival du Film Italien 42e Villerupt
Festival du Film Italien 42e Villerupt
Festival du Film Italien 42e Villerupt
Festival du Film Italien 42e Villerupt
Festival du Film Italien 42e Villerupt
Festival du Film Italien 42e Villerupt
Festival du Film Italien 42e Villerupt
Festival du Film Italien 42e Villerupt
Et bien voilà, je voulais voir l’Italie, et j’ai vu l’Italie, sur grand écran et à Villerupt. Vous me croirez si vous voudrez, mais j’habite à quelques kilomètres du lieu du festival et pourtant c’est la première fois que j’ai pu en découvrir la réalité. Je ne sais pas expliquer pourquoi ni comment, c’est comme ça, cette satanée ligne de frontière qui est également une démarcation qu'on se met dans la tête, alors que ça n'a pas lieu d'être, alors qu'on gagne toujours à être curieux de tout et de tous/
Mais cette année voilà je me suis dit il faut que j’y aille, il faut que j'aille découvrir cette manifestation dont j’entends parler depuis que je suis tout jeune. (même si je pense qu'il faut se méfier de la réalité qui se cache derrière les choses que l'on fantasme, parce qu'il est souvent décevant de voir l'envers du décor. Ainsi, je ne suis pas certain de vouloir visiter l'Amérique pour de vrai.)
Mais je peux vous dire que, depuis vendredi et jusqu’à aujourd’hui, nulle trace de désenchantement en moi, au contraire/
j’ai vu trois films.
Et surtout je suis retourné trois fois à l’Hôtel de Ville de Villerupt. À chaque fois, j'ai senti que je rentrais dans un univers de cinéphilie populaire comme j'en ai rarement connu dans ma vie.
Alors, le Festival du Film Italien (et je n'en ai vu qu'un petit fragment), je dirais que c’est une ambiance, ce sont des espaces imprégnés de mémoire, c’est un public passionné et jovial,
ce sont des films projetés sur un grand écran, ce sont des gens heureux de partager un moment de cinéma ensemble.
Pas l'ombre d'un pop-corn,
ici, on mange avant et après la séance.
c'est la chose la plus naturelle au monde.
Et pendant le film, on regarde le film, extraordinaires le silence et le respect des spectateurs;
c'est la chose la plus naturelle au monde/
Depuis si longtemps, je vis à 15 min
Depuis si longtemps, jamais le temps
Pas d’excuse mais bon là j’ai trouvé l'occasion
Et ce festival, c’est vraiment quelque chose de bien
Il y a l’amour du cinéma dans l’air, aucun pédantisme, des sourires partagés
les gens se parlent, discutent du film après la projection
comme au bon vieux temps
Déjà le vendredi, quand j’arrive dans cette salle pleine à craquer, je dirais comme ça au pif qu'il y avait 600 - 700 personnes, je ne sais pas, en tout cas pas un siège de libre, et au fond de la salle, l'écran illuminé, de 24 images/s traversé. Pas de Dolby surround, pas de 4DX, juste des images et un son qui permettent à tous de s"immerger dans le récit.
La chose la plus naturelle au monde
Premier film, 'Basilicata coast to coast' de Rocco Papaleo, léger, drôle, amusant, très bien interprété et qui me permet de découvrir une région dont je n'avais jamais entendu parler. L’odyssée de quatre musiciens qui décident de se rendre à l’autre bout de la région pour participer à un festival de la chanson, à pied, en traînant une charrette et un cheval. Ils sont suivis par une journaliste qui d’abord est acariâtre puis petit à petit devient leur complice. C’est un film charmant, les personnages sont séduisants, et les chansons sont très belles. La découverte d'une portion d'Italie où les paysages sont superbes et les gens à la fois attachants et goguenards.
Ce matin, j’ai vu le film 'Sole' de Carlo Sironi. Au départ, un sujet qui ne me passionnait pas trop - comment un jeune délinquant découvre son goût pour la famille et pour la paternité - je craignais un peu un film téléphoné et réaliste; mais c'est tellement bien réalisé, avec une rigueur esthétique, une mise en scène inspirée, un art de mettre en place des ambiances/ et une interprétation extrêmement bonne; deux jeunes acteurs que j’ai trouvé très justes/ J'ai été emballé, j'ai beaucoup aimé ce film.
Enfin cet après-midi, un grand moment d’émotion avec le film 'Nour' de Maurizio Zaccaro.
Entièrement tourné sur l'île de Lampedusa, un film coup de poing, rageur, poignant, tout en restant extrêmement humain, très simple dans son flux narratif. A fleur de peau, c'est un film qui fait monter les larmes et qui n’a pas peur de jouer la carte de l'émotion. Au centre de l'histoire, un médecin qui est fatigué d’avoir vu tellement d’horreurs, qui continue chaque jour à porter assistance, à faire son devoir et même plus, à aller au-delà de son devoir, parce que 'quand une partie de l’humanité souffre, c’est toute l'humanité qui ne peut pas vivre sereinement'. Pour ce Dr Pietro, magnifiquement interprété par Sergio Castellitto, les frontières sont une aberration,  son île doit être accueillante, ouverte; et ce film est un plaidoyer extraordinaire pour l'accueil des réfugiés, migrants, peu importe comme on les appelle. Sans ironie, sans méchanceté, il n'y’a pas vraiment de méchants dans ce film, juste des circonstances politiques décrétées par des instances supérieures, le film de Mauricio Zaccaro nous montre les conséquences inhumaines de l’implacabilité d'une Europe qui se barricade face à des gens qui sont nos êtres humains.
Entre les films, j’en ai profité pour me balader un petit peu en bas dans le bâtiment, entre le shop du festival, le café, la librairie, glanant quelques moments photographiques.
Le FFI continue jusqu’au 11 novembre, il y a encore plein de bons films au programme, je vous recommande fortement de venir les découvrir et de plonger dans une ambiance de festival vraiment formidable/
A noter que, même si j'ai tenu à voir les films à l'Hôtel de Ville de Villerupt, d'autres salles font également partie du festival, y compris quelques salles au Luxembourg, la Kulturfabrik, le CNA et la Cinémathèque de Luxembourg.

Retour à La Une de Logo Paperblog