
La pièce avait pourtant connu un certain succès à sa création à Lyon en mars dernier.Deux hommes, amis d’enfance, pas encore vieux mais plus vraiment jeunes se réunissent chaque mois autour du même plat depuis des décennies pour refaire le monde et le point sur leurs existences. Mais ce soir l’un d’eux veut que l’autre lui rende le plus grand service qu’un homme peut demander à un autre, lui éviter la déchéance, la dépendance, l’oubli. Tandis que l’un plaide son cas avec un humour noir foncé, l’autre célèbre la vie, l’amitié, la sexualité. Les deux dévoilent leurs faiblesses, leurs failles, leur amour pour la vie et leurs proches.
Le pitch -comme on dit dans le jargon– ne m'avait pas emballée davantage et un enchaînement de contretemps m'avaient découragée.
J'ai fait taire toutes mes réticences pour donner sa chance à ces Pâtes à l'ail et bingo j'ai été conquise.
Par les dialogues dont les enchaînements sont maîtrisés pour surprendre le spectateur jusqu'au bout. Par l'audace des auteurs qui ne renoncent jamais à faire rire sur un sujet grave. Par le jeu des comédiens qui font oublier que nous sommes au théâtre. Par cette idée très astucieuse de passer à l'italien lorsque les deux copains se disputent ou quand l'émotion est trop forte. L'ensemble respire le vrai à un bémol près, l'apparente excellente santé de Vincent (Philippe Giangreco) dont la stature est incompatible avec la maladie mais c'est un détail et on ne pouvait pas lui demander de perdre autant de poids que Joaquin Phoenix pour tourner Joker.

Chacun a ses fêlures. La santé chez Vincent. La vie affective chez Carlo qui ne sait pas reconnaître le sentiment amoureux en lui. Ils ne revendiquent aucun héroïsme et pourtant sont capables de faire beaucoup au nom de l'amitié. C'est souvent cliché mais ça fonctionne. Et j'ose les paraphraser en vous promettant que votre prochaine soirée parfaite sera celle de demain si vous allez les voir.



De Bruno Gaccio, Philippe Giangreco et Jean-Carol Larrivé
Avec Bruno Gaccio et Philippe Giangreco
Du jeudi au samedi à 19 heures
Jusqu'au 31 décembre 2019
Théâtre La scène Parisienne
