
On la voit ci contre à sa table, photographiée en 1955 par © Boris Lipnitzki/Roger Viollet.
J'ai été surprise, le soir du vernissage, par le peu de choses que beaucoup de personnes présentes savaient d'elle. Il est vrai que ma position est particulière puisque j'ai longtemps habité à Verrières-le-Buisson où elle a terminé sa vie auprès d'André Malraux.
L'établissement des
Vilmorin, grainetiers installés quai de la Mégisserie, est devenu la médiathèque et abrite un petit musée où je me suis investie. J'ai eu l'occasion de voir de près plusieurs objets ayant appartenu à cette grande dame. Du coup les photos et affiches présentées me sont familières. Comme ces pièces d'archives concernant ses parents, la couverture d'un catalogue datant de 1923, qui semble n'avoir pas vieilli, ou cette affiche de Jean Cayré, Paris : Impr. Maron-Esperonnier, datant des années soixante.

Cette exposition fait écho aux orientations de la maison de Chateaubriand en valorisant une figure féminine du XXe siècle, au sein d’une saison qui fera également la part belle à Juliette Récamier et à George Sand (2019-2020), au salon littéraire du Docteur Le Savoureux, dernier propriétaire privé de la maison, et enfin en donnant une place de choix à l’écrit dans l’espace d’exposition.
Un parcours de citations sur des bâches, dans le parc, complètera l’exposition avec des mots de Antoine de Saint Exupéry, Jean Cocteau, André Malraux, Jean Hugo, Paul Léautaud et Saint John Perse. On pourra lire par exemple cette phrase tirée d'une lettre d'Antoine le 2 avril 1934 et qui semble prémonitoire : Tu ouvriras dans tes livres les ailes de l'archange.
On a du mal à se l'imaginer aujourd'hui, mais, il y a deux cents ans, Verrières-le-Buisson était encore une petite commune rurale entourée d'immenses champs de céréales s'étendant à perte de vue et Massy était une immense jardin planté de fleurs multicolores.
On dit que sa mère, Mélanie, était une des plus belles femmes de son temps. Elle eut six enfants en l'espace de sept ans mais ce qu'on retient d'elle c'était le peu d'affection qu'elle témoigna à cette petite fille qui n'eut même pas le droit d'avoir une poupée. Est-ce de là que lui est venue sa passion pour les collections ? Fort onéreuse souvent et on dit que ses frères passaient derrière elle pour régler la note. Elle aura toute sa vie un rapport particulier à l'argent, non sans humour puisqu'elle écrivit en PS à son frère Olivier L’argent me ruine. Ce à quoi il répondit Ton argent me ruine. Ce fut l'objet d'un article paru dans Vogue sur L'Art de demander. Elle fut aussi journaliste pour el magazine Marie-Claire dans les années 50.

En 1925, elle épousa Henry Leigh-Hunt, un ami de la famille, et s’installa à Las Vegas, où pour tromper son ennui, elle se mit à jouer de la guitare, à dessiner et à peindre, ... puis à écrire. Après avoir divorcé en 1937, elle épousa, en 1938, le comte Paul Palffy d’Erdöd, appartenant une illustre famille de la grande noblesse hongroise, et partit vivre avec lui, au château de Pudmerice en Slovaquie. Jusqu’à la Seconde guerre mondiale, Louise y passa les deux plus belles années de sa vie. Mais face à un mari volage et à sa passion pour le comte Thomas Esterhazy, elle divorça en 1943, et rentra à Paris l’année suivante.
On connait davantage les noms de ses amants célèbres, d’Antoine de Saint-Exupéry à André Malraux en passant par Gaston Gallimard, Roger Nimier ou Orson Welles. Sa philosophieJe t’aimerai d’amour toujours, ce soir, s'accorde néanmoins plus à notre époque qu'à la sienne.
Elle fut aussi très liée à Jean Hugo, arrière-petit-fils de Victor, avec qui elle renoua en 1948. Il a fait d'elle cette année là un portrait au pastel que l'on peut voir dans l'exposition. On la découvrira aussi en trois dimensions avec un buste en plâtre de Jacques Zwobada daté de la même époque.












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Il faut consulter le site du département car la programmation autour de l’exposition est très abondante entre conférences, lectures, visites théâtralisées, concerts, projections, ateliers d'écriture, de calligrammes ou de compositions florales ... et un colloque consacré à ses correspondances avec Jean Cocteau, Jean Hugo, André Malraux et Pierre Seghers suivi d’un concert (le 29 février à 14h30).
Une vie à l'oeuvre : Louise de Vilmorin (1902-1969)
Au premier étage de la maison (trois premières salles)
Du 19 octobre 2019 au 15 mars 2020
Horaires du mardi au dimanche :
De mars à octobre : visites libres de 10h à 12h et de 13h à 18h30
De novembre à février : visites libres de 10h à 12h et de 13h à 17h
Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups Maison de Chateaubriand
87 rue de Chateaubriand - 92290 Chatenay-Malabry - tel. 01 55 52 13 00
Visites guidées sur réservation par téléphone ou [email protected]