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Henri Texier Sand Quintet en transit au Duc des Lombards

Publié le 01 décembre 2019 par Assurbanipal
Henri Texier Sand Quintet en transit au Duc des Lombards

Henri Texier & Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

Paris

Le Duc des Lombards

Samedi 30 novembre 2019, 21h30

Henri Texier: contrebasse, compositions, direction

Manu Codjia: guitare électrique

Gautier Garrigue: batterie

Sébastien Texier: saxophone alto & clarinettes

Vincent Le Quang: saxophones ténor & soprano

Lectrices attentives, lecteurs exhaustifs, vous avez noté que je vous ai chanté les louanges de l'album " " du quintette d'Henri Texier en 2018, d'un concert de ce groupe à Paris au Café de la Danse encore en 2018 et d'un autre concert du même groupe, toujours à Paris, au cinéma Balzac, toujours en 2018.

L'an neuf 2019 arrive sur sa fin. Il est temps pour moi d'apprécier les mutations du " Sand " Quintet d'Henri Texier. En fond sonore, avant le concert, le Maître d'Henri Texier, Charles Mingus (contrebasse).

Solo de contrebasse. Tout de suite, le conteur pose l'ambiance de son histoire. La contrebasse chante, vibre, ronronne. Le batteur enchaîne sur une sorte de chant révolutionnaire. Le quintette suit. Soprano et clarinette s'entremêlent. Quelle vibration de la rythmique! L'univers est constitué d'ondes nous explique la physique mais, à cet instant, je le ressens. Ils ouvrent et éclairent l'espace de la salle. Le guitariste prend la main et ça devient un trio de rock mais sans la pesanteur habituelle au genre. Solo de batterie aux baguettes sur les tambours. La pulsation demeure par les pieds du batteur. Le quintette repart uni dans sa diversité. C'est saisissant de beauté. C'est Henri Texier et ses hommes dont son fils, Sébastien. Ca glisse en pente douce jusqu'au final.

La rythmique installe une marche qui n'a rien de militaire. Elle donne plutôt envie de danser en paradant joyeusement. Clarinette basse, sax soprano. Curieusement, bien que cela n'ait rien à voir, la musique m'évoque un pardon breton. Les gens qui marchent sur la lande, bannières dressées, au rythme des binious et des bombardes. Le public applaudit peu les soli. Il reste concentré sur cette musique de danse dense. La chaleur froide du son de guitare de Manu Codjia me fascine toujours autant. Ca balance souplement. De la guitare sort un chant lointain de mouettes. Puis le quintette repart. Vincent Le Quang est repassé au ténor pour un solo velouté et viril. Ca grogne. Solo de clarinette sur une sorte de Blues à la mode Texier. Clarinette, sax ténor. Les souffleurs changent d'instrument en cours de morceau pour varier les sensations. Dialogue contrebasse & batterie. Les notes rebondissent dans l'espace. La guitare vient s'y faufiler. Puis la marche repart en quinconce.

C'était d'abord " Chance " qui figurera dans le prochain album du quintette. Sortie prévue en février-mars 2020. Patience, lectrices attentives, lecteurs exhaustifs. Puis " Sand Woman " et " Hungry Man " qui figurent sur l'album " ".

Une composition plus ancienne, " Sacrifice ". Rien à voir avec la chanson d'Elton John. Démarrage très nerveux, très free, entre contrebasse, batterie et sax alto. Ca brame. Le quintette enchaîne toujours énervé. Tout s'arrête pour un solo de guitare électrique avec plein d'effets maîtrisés pour produire des bruits de pales d'hélicoptère, des sirènes de navire, des balles traçantes. Ambiance guerrière et brutale qui s'apaise. Il y a de la friture mais une ligne claire se détache. Même les touristes américains bavards derrière moi commencent à se taire et à écouter. Celles devant moi, par contre, écoutent attentivement et passionnément depuis le début. Manu Codjia utilise élégamment l'effet de réverbération. C'est applaudi. Vincent Le uang enchaîne au sax ténor dans la même ambiance méditative. Nous sommes passés de la violence à une bulle de tendresse. Sax ténor, contrebasse, batteur aux balais. Le temps du repos est venu. Trop subtil pour les touristes derrière moi. Ils n'écoutent plus et bavardent de nouveau. Dialogue contrebasse & batterie aux baguettes. Solo de batterie léger, décortiqué. Retour au joyeux bruit du Free en quintette pour le final.

Clarinette basse & sax soprano. Un nouveau morceau qui figurera dans le prochain album. " Simone & Robert " en hommage à Simone Veil & Robert Badinter. Batteur aux balais. Une ballade douce, élégante et raffinée. Solo tranquille, méditatif de guitare. Solo plaintif et charmant de la clarinette basse. Le quintette repart groupé, en douceur. Belle berceuse.

" Amir " premier morceau du premier album d'Henri Texier, en solo, " Amir " (1976). Cf extrait audio au dessus de cet article. Fameuse vibration de contrebasse reprise y compris par des DJ d'électro. Les saxs remplacent la voix d'Henri Texier qui figure sur l'enregistrement original. Sax alto et ténor jouent d'un même souffle alors que la rythmique les porte. Ce morceau a 43 ans d'âge et sonne toujours autant, signe de sa valeur. Des touristes US bavards derrière moi, il n'en reste qu'un. D'où un silence appréciable pour savourer la fin de ce concert. Solo de Monsieur Henri très véloce, stimulé par le batteur aux baguettes sur les cymbales. Fouette, cocher! Manu Codjia fait vibrer sa guitare comme un oud en hommage à l'enregistrement original où Henri Texier joue aussi de l'oud. Solo de batterie. Le quintette reprend le thème toujours superbe et généreux, princier même ( " Amir ", le prince en arabe; matrice du mot français amiral).

RAPPEL

Le morceau final de l'album " Sand Woman " et aussi du premier album d'Henri Texier, ' Amir ", " Quand tout s'arrête ". Un thème qui vous fait voyager loin, sur des mers calmes et sous des cieux irisés. Ample et majestueux solo de contrebasse pour introduire le thème. Je savoure. Sax ténor, clarinette, batteur aux balais. Nom de Zeus, que c'est beau! Cf vidéo sous cet article enregistrée lors d'un précédent concert du groupe au Triton, aux Lilas (93).

Après le concert et avant le boeuf (Jam session in english) du samedi soir au Duc des Lombards, les hauts parleurs diffusent un autre Maître d'Henri Texier, Charlie Parker (saxophone alto).

J'ai rafraîchi mes souvenirs du Sand Quintet d'Henri Texier avec ce concert qui m'a aussi préparé à savourer le prochain album de ce groupe élégant. Affaire à suivre, lectrices attentives, lecteurs exhaustifs.

La photographie d'Henri Texier & Manu Codjia est l'oeuvre du Voluptueux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.


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