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Lalla ou le chant des sables

Par Angèle Paoli
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Lalla ou le chant des sables
aux éditions Terres de femmes

récit-poème

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tirage de tête limité à 80 ex. numérotés sur rives tradition vélin
photo originale de Guidu Antonietti di Cinarca

avant-propos de Cécile Oumhani


Qui est cette jeune femme qui a traversé les heures étourdie de couleurs et de voix ? La glycine, les tomettes rouges, les azulejos si familiers ont-ils fini par émousser la conscience que Lalla a d’elle-même ? Elle se met en route, quittant le cocon de l’habitude et ces présences quotidiennes où elle risquerait si facilement de se perdre. Rompre, partir et aller droit devant soi, sans fléchir…. Lalla le fait aussi résolument qu’elle laisse son nom au seuil de ce qui fut sa maison, répondant au désert qui l’appelle, à l’immensité où elle espère rejoindre ce qu’elle est et qu’elle ne connaît pas encore. Elle devient la parente des martinets, ivres du ciel, éprise du froissement des ailes des pipistrelles, attentive au vide, aux ténèbres comme à la lumière. Elle poursuit sa quête dans la steppe, interrogeant les étoiles si loin dans leurs hauteurs glacées. Lorsque vient la rencontre avec un jeune pâtre, il n’est plus besoin du langage des mots pour se comprendre et partager les nourritures de la terre. Car elle ne fuit pas les humains, même si elle s’abandonne à la solitude d’une marche sans fin. N’est-ce pas eux qu’elle retrouve à travers d’étranges constructions sommeillant dans le sable comme autant de traces des chemins disparus qu’elle foule à son tour ? Elle explore la steppe en même temps que le passé, éprouvant le silence jusqu’à rejoindre ces sonorités subtiles où bruisse le minéral. Défaite peu à peu du leurre des apparences, il lui est donné d’entendre ce qui s’élève comme un chant cosmique, le « maqâm des sables » où Lalla accède à un autre mode d’être.

Avec Lalla ou le chant des sables, Angèle Paoli invite ses lecteurs vers des sols à la fois nouveaux et anciens où la conscience de soi se fond dans l’universel. Car à travers ce monde aux demeures de pisé, elle nous laisse entrevoir l’essence de l’être, au-delà des limites qui inscriraient un commencement ou une fin. L’expérience de Lalla touche si profondément par une clarté donnée à nos sens, l’extase d’un ravissement, la certitude d’une voie possible.

Cécile Oumhani Imgp0120_2


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