La saison 2 de Titans terminée, DC Universe présente Harley Quinn, une série animée particulièrement jouissive et pertinente.
Excédée d'être reléguée à son statut de copine du Joker, Harley Quinn cherche son émancipation en se frayant un chemin à coups de batte. Après le désastre Suicide Squad, un film d'animation avec Batman et avant un standalone avec ses copines, la fameuse cinglée de Gotham s'en revient avec une série animée flambant neuve made in DC Universe, génialement cintrée.
Créée par Bruce Timm dans le meilleur dessin animé du monde, comprendre Batman The Animated Series, Harley Quinn revient à son médium original dans ce format animé qui lui va comme un gant. Surtout que les influences de ses diverses apparitions, dessinées ou interprétées par Margot Robbie, transparaissent dans cette nouvelle itération de la vilaine issue de l'univers DC Comics. Ajoutez à cela des références à la pelle, un casting vocal exceptionnel et un traitement graphique dément et on pourrait obtenir le meilleur show de DC Universe.
Harleen Quinzel vs the World
Développée par Justin Halpern, Patrick Schumacker (pas le réalisateur de Batman & Robin) et Dean Lorey, la série animée revient donc sur cette bonne vieille Harley Quinn, fatiguée d'être bernée et enfermée dans l'ombre de son Mister J, en lorgnant du côté du génial Mad Love, la violence visuelle en plus. Car si tout le monde considère le brave " Pudding " comme un véritable méchant, elle n'est guère considérée que comme un sidekick, le love-interest du Clown Prince du Crime. Mais tout va changer sous l'influence de Poison Ivy et de différents criminels de Arkham qui tente d'ouvrir les yeux à l'ancienne psychologue devenue psychopathe.
Ainsi le show propose un bel hommage à tout le bestiaire de supers vilains de Gotham, du Riddler à Killer Croc, tout le monde est là pour plébisciter la décision d'indépendance de Harley. Laquelle n'est pas en reste avec différentes références à ses précédentes adaptations, de l'iconique costume d'Harlequin aux couettes rouge et bleu de Margot Robbie. Quant aux figures héroïques, Gordon et Batman sont évidemment caricaturés pour tomber dans le stéréotype de l'alcoolique usé pour l'un et du stoïque laconique pour l'autre. De belles innovations narratives pour nous peindre en seulement 20 minutes ( nous espérons un feuilleton plus qu'une série bouclée) une plongée dans les affres amoureuses et psychologiques de la plus folle des Gotham City Sirens, dont on ne peut que valider l'affiliation.
©DC UniverseEnfin, comment savourer pleinement cette perle sans reconnaître la voix nasillarde mais parfaite de Kaley Cuoco qui double ainsi une Harley Quinn aussi attendrissante que cintrée du bocal. Lake Bell donne de la voix à Poison Ivy quand c'est l'excellent Alan Tudyk qui double le Joker d'une voix tellement folle qu'il en ferait presque de l'ombre à Mark Hamill. Mais tout ce beau monde ne suffit pas à faire la force de cette série animée qui réside avant tout dans son traitement graphique Rated-r. Particulièrement violent et sanglant, à l'animation soignée et parfaitement lisible, le cartoon déjanté est juste démentiel. Le sang gicle, les corps fondent dans l'acide, ou la Margarita, et les os craquent pour offrir aux bad guys leur heure de gloire et à Harleen Quinzel, la place qu'elle mérite, au centre de l'écran.