Magazine Cinéma

Les vengeurs de l’Ave Maria

Par Tepepa
1970
I Vendicatori dell'Ave Maria
Bitto Albertini
Avec : Tony Kendall
Les vengeurs de l’Ave Maria est un western spaghetti édité par Evidis avec la jaquette ci-dessous :

(meilleur visuel à venir un jour)

On y voit un pistolero ténébreux avec un chapeau difforme, une winchester et un flingue à la main. Engoncé dans une vareuse douteuse type barbour australien et bardé de cartouchières dans tous les sens, on présume rapidement d’un western bâtard aux contours historico-géographiques très flous, mais riche d’action esthétiquement décérébrée. Le problème, c’est qu’en vrai dans le film, les héros ressemblent à ça :




Un blondinet dans une éclatante chemise rouge, un autre en chemise bleue et un autre en chemise jaune pétant. Evidemment, le choc est plutôt rude. Evidis exploite donc à fond le filon de l’arnaque commerciale, à moins que ce soit un je-m’en-foutisme poussé à la limite du criminel.

En effet, quelle déception pour l’amateur de noirceur vomitive italienne de découvrir un western fadasse ancré dans le petit monde des saltimbanques chatoyants mais sans le sou. Le pire, c’est que ça rendrait encore plus mauvais à nos yeux un film qui ne demandait qu’à être traité comme une production fauchée mais honnête. Car cela semble être le leitmotiv du film : on est fauché, mais on s’amuse, et la bonne humeur est censée faire passer les décors matériels réduits au strict minimum, les décors naturels qui évoquent tout sauf l’Arizona, la musique réutilisée d’un autre film et le scénario convenu. Acrobaties, déguisements, bagarres, humour lourd, sadisme minimal, le film ratisse large, récupère les ingrédients de partout (à commencer par le titre, pompé sur un western de Colizzi et le thème des saltimbanques pompé sur un autre western de Colizzi), mélange, malaxe le tout et nous revomit un produit consensuel, sans saveur réelle, mais qui a suffisamment de métier, de sérieux et de compétence pour être agréable à regarder.

Les trois héros bondissants du cirque sont fades et sans charisme, mais ils savent tout de même emballer une scène d’action avec succès. Le père des trois gus (Spartaco Conversi) fait ce qu’il peut pour être de bonne humeur tout le temps et filer le coup de poing quand il le faut (physiquement, il fait un peu penser à Belmondo). La fille du Shérif est très jolie et tout se termine bien avec le nombre de morts réglementaire. Alors que demande le peuple ? Un peu plus de sérieux de la part d’Evidis ? Au vu de l’accroche stupidissime qu’ils ont mis sur leur jaquette (« Sans pitié, juste pour… la vengeance. »), ça n’a pas l’air d’être le genre de truc que le peuple peut espérer un jour… Car finalement, ce que l’on retiendra de ce film, c’est plus l’énorme fossé entre la boite du DVD (pour enfoncer le clou, notons que les photos à l’arrière ne correspondent pas au film) et son contenu que le film lui-même.

Spartaco Conversi


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Tepepa 37 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines