Après avoir vu ce titre sur quelques billets de blog j’ai eu envie de le découvrir à mon tour… Et l’occasion s’est présentée. Tout d’abord, je dois dire que je ne suis pas une grande sportive. Alors, lorsque je me suis aperçue que cet album parlait beaucoup d’aviron, d’entraînements à l’aviron et de compétitions d’avirons, j’ai cru que j’allais défaillir et refermer l’album. J’ai crains l’overdose de sport. Pourtant, la couverture aurait dû me mettre sur la piste… Puis, j’ai commencé à m’intéresser au contexte. Nous sommes en Allemagne de l’Ouest, à quelques jours de la destruction du Mur de Berlin, en 1989. Nous suivons deux soeurs adolescentes, toutes deux pratiquant l’aviron, donc, et ne saisissant pas tout des enjeux politiques du moment, toutes occupées à leurs premiers émois amoureux et à leur sport. Pour autant, les deux jeunes filles sont conscientes du lourd passé de leur pays et portent le poids d’une certaine culpabilité. Zelba a le talent d’entrecouper leurs aventures de planches colorées, et pleines d’humour, qui reviennent de manière plus didactiques, sur des points historiques ou techniques. Et je me suis laissée progressivement séduire par cet album très bavard, attachant, intéressant, qui regorge de petits détails et d’annotations en bas de pages, d’astérisques, etc. Progressivement, les personnalités, des deux soeurs se dessinent, le lecteur suit plus particulièrement Wiebke, qui a 16 ans au début du récit. En 1991, cette dernière est sélectionnée dans l’équipe nationale junior pour les championnats du monde, la toute première équipe de l’Allemagne réunifiée. Avec les sportifs de l’ex-RDA, il s’agit de s’apprivoiser et de gagner ensemble… C’est un album qui demande de l’attention, je trouve, qui ne se lit pas à la va vite, surtout si on souhaite ne pas passer à côté de tous les petits détails et explications données par l’auteure. Le dessin n’est pas spécialement beau mais agréable et efficace, et au service d’une histoire qui prend, au fil des pages, la dimension d’un véritable roman graphique. Nous nous posions l’autre jour en comité de bibliothèque des questions sur la définition de cette expression… C’est sans doute lorsqu’un album atteint une telle densité, qu’il a la forme d’un récit autobiographique tel que celui-ci, qu’il devient un roman graphique et s’éloigne de l’idée que l’on se fait en général d’un album BD (plus léger ?), peut-être… En tous les cas, j’ai passé un moment émouvant et drôle avec cette BD qui m’a aussi permis de replonger dans ma propre adolescence.
« Et pendant ce temps-là… sans crier gare… le Raider est devenu Twix »
Lu dans le cadre de la BD de la semaine. Tous les autres liens sont chez Moka aujourd’hui !
Une autre lecture chez… Saxaoul
Futuropolis – novembre 2019
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…