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Discographie sélective : 2009, folie douce

Publié le 11 décembre 2019 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

Il y a 10 ans, j’avais 26 ans. Et l’année de mes 26 ans, tout était possible : j’étais en couple « longue durée », je signais mon premier CDD longue durée, puis CDI, je partais en vacances en Toscane, j’allais à tous les concerts que je voulais… Bref, 2009 a réellement été une année personnellement très folle et très douce. Ca m’a permis de me reposer avant d’affronter cette décennie 2010 qui se termine dans quelques jours et qui fut, pour tout dire, mouvementée à tellement de niveaux.

2009 est l’année où j’ai le plus écrit sur Internet. J’ai fait BEAUCOUP de critiques de disques et de live reports, qui sont aujourd’hui perdus dans les limbes des archives. C’est à cette époque où j’ai commencé à niquer de iPods et des clés USB à force de faire des playlists avec. En termes d’écoute radiophoniques, je naviguais entre Oüi FM (déjà), Europe 1 avec l’émission de Baffie (une concession faite à mon amoureux de l’époque), Nova et TSF. Bref, des radios que j’écoute encore aujourd’hui de manière régulière.

Que dire de la sélection qui suit ? Qu’elle est bien représentative de l’année 2009, sauf pour la fin de la sélection qui sont des albums que j’ai découverts plus tard. Allez, c’est parti.

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1 – Franz Ferdinand – Tonight: Franz Ferdinand (janvier)

Troisième album du groupe de Glasgow, on peut dire qu’il a été attendu, puisqu’il arrive quatre ans après You Could Have It So Much Better et cinq après le premier album éponyme. Ayant connu un gros succès avec ces deux premiers albums, Franz Ferdinand a décidé de prendre ce temps pour faire évoluer son univers sonore vers des sons tropicaux et électro et changer de producteur. C’est donc sous la houlette du producteur Dan Carey que sort cet album ayant pour thématique la nuit sous toutes ses formes, du début de soirée ou lendemain. A l’époque, Lucid Dreams rythmait mes trajets pendulaires entre mon lieu d’habitation et celui de mon compagnon à 60 km de là (oui…).

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2 – Lily Allen – It’s Not Me, It’s You (février)

Suite au succès de son premier album, Alright, Still (2006), succès qu’elle doit à une promotion de ses sons en amont sur son profil Myspace dès 2005, elle retravaille avec le producteur et compositeur Greg Kurstin, mais sous une autre structure et d’autre manière.  En effet, elle s’investit davantage dans la composition des chansons, elle qui était habituée à écrire des paroles sur des mélodies déjà faites. C’est pour cette raison que, si le premier album a été écrit en deux semaines, il fallut ici plus d’un an pour finaliser et produire l’album. Il dut d’abord sortir début 2008, mais suite à la restructuration d’EMI, aux divers scandales (insultes, ivresses en festival) et à la fausse couche de la chanteuse, It’s Not Me, It’s You sort finalement le 9 février 2009. Il connaît un succès fulgurant avec l’été et la sortie du single Fuck You, au point de pouvoir tripler les revenus d’EMI alors en crise à l’époque.

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3 – Melody Gardot – My One And Only Thrill (mars)

Comme à l’époque, mon compagnon me faisait écouter TSF et beaucoup d’albums de jazz – pour mon plus grand plaisir –, nous sommes tombés en pâmoison devant cette demoiselle de 24 ans à l’époque, polytraumatisée suite à un accident de vélo. Nous nous sommes donc précipités sur ce deuxième album qui la révéla à l’Europe. Etant donné la sensibilité sensorielle résultant de son état, cet album produit par Larry Klein se retrouve avec des instrumentations très minimalistes. Contrairement à beaucoup d’albums de jazz produits par des jeunes artistes, My One And Only Thrill ne contient pas beaucoup de standards du jazz, mis à par Over The Rainbow, mais laisse la part belle à des compositions inspirées pour la plupart de la bossa nova.

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4 – Revolver – Music For a While (juin)

Groupe que j’ai découvert avec Ladies Room, quand la collègue Jessica Staffe s’était émerveillée de Music For A While, je me suis davantage attachée à eux avec leur deuxième album Let Go (2012). Malgré tout, j’avais choisi Get Around Town au casting de la Nouvelle Star fin 2009, et j’avais appris quelques jours avant que le chanteur Ambroise Willaume était le cousin de copains. Originaires de Versailles, les trois musiciens sont partagés entre leur amour pour les Beatles et pour la musique de chambre, deux des membres étant d’ailleurs passés par la maîtrise de Radio-France. D’ailleurs, le titre Music For A While est inspiré d’une œuvre de Henry Purcell et le nom du groupe du célèbre album des Fab Four. Ayant donc décidé de marketer leur album comme de la pop de chambre, le résultat se situe entre influences sixties et harmonies vocales étudiées. Grâce aux 100.000 exemplaires vendus, le groupe a réussi à se faire nommer aux Victoires de la Musique en 2010.

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5 – Gossip – Music For Men (juin)

Je pense que c’est l’album que j’ai le plus écouté de l’année 2009, honnêtement, après être tombée amoureuse du groupe avec le mouvementé Standing In The Way Of Control (2006). Ce quatrième album représente une rupture dans le groupe à plusieurs niveaux. Premièrement, c’est le premier album du groupe signé par une major, alors que les trois autres avaient été signés sur des labels indépendants. Deuxièmement, le son est devenu moins minimaliste, punk et garage pour s’orienter vers de l’électro-pop. Avec des tubes comme Heavy Cross ou Pop Goes The World, Gossip s’est élevé avec Music For Men à une dimension internationale, dépassant le million d’exemplaires vendus.

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6 – Ebony Bones! – Bone Of My Bones (juillet)

Autre artiste découverte par Ladies Room, j’ai surtout été scotchée sur place la première fois que je l’ai vue en concert en juillet 2009 sur la place de la mairie de Paris, où son univers coloré et anarchique m’a littéralement claquée la gueule. Forte de cette expérience, j’ai pu engrainer d’autres aventuriers lors de son passage à Rock en Seine la même année. Si elle commence sa carrière en tant qu’actrice à partir de 1994, elle décide en 2009 de sortir ce premier album autoproduit après avoir fait la promotion de ses sons sur Myspace. Deux singles se distinguent : W.A.R.R.I.O.R. a été utilisée pour plusieurs publicités, tandis que The Muzik a fait l’objet d’un clip collaboratif où il a été demandé à des personnes se filmer en train de danser sur la chanson. 30 vidéos à travers le monde ont ainsi été montées pour le clip.

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7 – Muse – The Resistance (septembre)

Si je n’arrivais déjà plus à suivre le groupe avec le quatrième album Black Holes And Revelations (2006), The Resistance et le terrible Uprising a signé pour moi la curée. En effet, ce qui me séduisait avec des albums comme Showbiz (1999) et surtout Origin Of Symmetry (2001), c’était un son à la fois minimaliste et éthéré. Là, dès le début de l’année 2009, on t’annonçait un enregistrement au lac de Côme, l’intervention de l’orchestre symphonique de Milan… Au final, l’album sonne comme la suite de Black Holes And Revelations, avec un son saturé et boosté à l’extrême et des thématiques « révolutionnaires » qui marquent désormais leur répertoire depuis. Petite nouveauté : Exogenesis, symphonie en trois mouvements qui a donc mobilisé l’orchestre symphonique sus-cité, clôt l’album. Au final, cinq millions d’exemplaires ont été vendus, ce qui est la meilleure vente du groupe. Bref, remballez-moi tout ça.

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8 – Rodrigo y Gabriela – 11:11 (septembre)

Je me rappellerai toujours de ma rencontre avec eux, lors du festival Solidays en 2010. Alors que ma comparse se déhanchait frénétiquement à côté de moi, je suis restée clouée sur place, en larmes. J’ai eu l’impression d’avoir attendu ce moment toute ma vie : comment, avec deux seules guitares, pouvaient-ils occuper mon espace émotionnel de la sorte ? Je me suis donc jetée après ce concert sur ce troisième album du duo de guitaristes mexicains qui, après s’être attaqués au métal, se sont lancés dans l’acoustique pure et la guitare percussive. Pourquoi 11:11 ? Pour deux raisons. Premièrement, cet album rend hommage à 11 musiciens/groupes dont le duo admire l’apport technique (Santana, Pink Floyd, Paco de Lucia, Astor Piazzola, le trio Joubran…). Deuxièmement, le dernier morceau éponyme de l’album est une partition écrite sur 11 croches à la mesure (dont la notation musicale sur partition est stylisée en 11:11).

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9 – Rammstein – Liebe ist für alle da (octobre)

Sixième album du groupe, il sort quatre ans après Rosenrot (2005), ce qui a eu pour conséquence une grande inquiétude des fans – pour rappel, le groupe a ensuite mis dix avant de sortir un album éponyme au mois de juin 2019. Ce qui a surtout alimenté ces inquiétudes, ce sont les divers sons de cloche de la part des membres du groupe qui se faisaient entendre sur l’album dès mai 2007. Dès sa sortie, le 16 octobre 2009, plusieurs scandales ont émaillé la promotion de l’album. Premièrement, le single Pussy contient des scènes à caractère pornographique et doit donc être diffusé sur un site interdit aux mineurs. Deuxièmement, les paroles explicites de Pussy et Ich tu dir Weh ont fait l’objet d’une plainte d’associations familiales qui ont réussi à faire interdire la diffusion de ces chansons et la vente de l’album aux mineurs (en gros, l’album était retiré des étals, il fallait donc montrer sa carte d’identité au vendeur pour pouvoir l’acheter). Cette interdiction fut levée en mai 2010 par le tribunal de Cologne et Ich tu dir Weh peut ainsi être interprétée en concert. Enfin, pour Noël 2009, l’album a fait l’objet d’une boxset contenant 6 godemichés, une paire de menottes et du lubrifiant.

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10 – Benjamin Biolay – La Superbe (octobre)

Bien que l’auteur-compositeur-interprète de Villefranche/Saône ait commencé sa carrière dès le début des années 1990 avec le groupe Matéo Gallion et connu le succès en étant le sidekick créatif de Keren Ann au début des années 2000 et en réalisant des albums pour Henri Salvador, Elodie Frégé, Isabelle Boulay, Bambou et Lulu Gainsbourg, aucun de ses albums en solo ne le fit accéder à la notoriété avant ce cinquième album. Pour le réaliser, il quitte Virgin Music pour Naïve. Cela lui a permis d’une part l’expression d’une phase plus affirmée et positive de son art, et d’autre part un meilleur travail d’orchestration. Alors que son premier album Rose Kennedy (2001) s’était vendu à 75.000 exemplaires, il arrive avec la Superbe – qui est pourtant un double album – à se hisser à 240.000 ventes et à obtenir ses deuxième et troisième Victoires de la musique en 2010.

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A bientôt pour de nouvelles aventures musicales.


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