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Si on jouait au docteur avec une Vénus anatomique

Publié le 20 décembre 2019 par Bastienb

Ne me croyez pas grivoise aujourd’hui, je veux seulement vous faire connaitre un média d’enseignement de l’anatomie très original venu du 18e siècle : la Vénus anatomique.

La première Vénus anatomique

Si on jouait au docteur avec une Vénus anatomique
C’est entre 1780 et 1782, à Florence, que la première Vénus anatomique a été conçue dans le but d’enseigner l’anatomie. Pour des raisons d’éthique médicale, les cadavres se faisaient rares. Exposée au Musée d’Histoire naturelle et physique de la ville florentine, elle était en cire et représentait à taille réelle, une femme de toute beauté portant un collier de perles. Ses yeux de verre semblaient plus vrais que nature et sa chevelure était faite de cheveux d’origine humaine.  Son corps, quant à lui pouvait être démonté par les étudiants passionnés afin d’explorer les couches anatomiques internes. On y trouvait un tout petit fœtus enroulé dans son utérus.

Art ou vision morbide ?

Si on jouait au docteur avec une Vénus anatomique
Certaines Vénus peuvent être « disséquées », c’est-à-dire que l’on peut découvrir au fur et à mesure qu’on les manipule les différents organes qui composent le corps humain.  D’autres se présentent de façon fixe, les organes internes visibles. Dans ces représentations féminines en cire, le corps est façonné à des fins médicales mais peut aussi être lu comme une œuvre d’art. Le fonctionnement du corps humain, sa « boulonnerie » et « sa mécanique brute », ont depuis longtemps été considérés comme un sujet d’inspiration artistique. Léonard de Vinci avait lui-même disséqué plus de 100 corps au début de ce siècle, et un artiste plus jeune, Michelangelo Buonarroti, accepta une commande d’une église pour laquelle il était payé en cadavres.

La céroplastique

Si on jouait au docteur avec une Vénus anatomique
C’est le nom donné à la fabrication de cires anatomiques. Cette discipline est en fait une sous-discipline de l’anatomie. Elle est née au tout début du XVIIIe siècle, sous les mains de l’abbé sicilien Gaetano Zumbo, associé avec un chirurgien français, le docteur Guillaume Desnoues. C’est notamment sa tête de vieillard qui est considérée comme l’œuvre pionnière en matière de céroplastique anatomique à vocation scientifique. Il existe aujourd’hui des musées entiers dédiés à ces cires anatomiques :

  • En France, on nommera le Musée des moulages dermatologiques de l’hôpital Saint-Louis,  musée Spitzner et musée d’anatomie Delmas-Orfila-Rouvière et en Italie le musée de la Specola.

Au XIXe siècle, avec la mode de la monstruosité, la céroplastique s’est transformée en représentation des pathologies et autres déformations du corps humain.

Seriez-vous intéressé par la visite d’un musée de céroplastique? L’avez-vous déjà fait ?

Crédit :  Clemente Susiniphotographer / Sailko

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