Quatrième de couverture
Et si les femmes prenaient enfin le pouvoir dans le monde entier ? Aux quatre coins du monde, les femmes découvrent qu’elles détiennent le « pouvoir ». Du bout des doigts, elles peuvent infliger une douleur fulgurante. Et même la mort. Soudain, les hommes comprennent qu’ils deviennent le « sexe faible ». Mais jusqu’où iront les femmes pour imposer ce nouvel ordre ?
Ce livre est une dystopie relativement glaçante et qui m’a fait me poser énormément de questions, à la fois sur le pouvoir, sur les manigances derrière celui-ci et sur la vie de façon générale.
Mais avant de revenir à ces questions, parlons du livre en lui-même : roman polyphonique avec des personnages très bien campés, entre une adolescente paumée qui devient un nouveau prophète, une autre apprenti gangster, une femme apprenti sénateur ou un apprenti journaliste. Et chaque voix s’entremêle à l’autre, permettant d’avoir une vision plus globale de la situation, une vision qui au fur et à mesure glace un peu plus le sang.
Chaque voix apporte un plus, un degrés de complexité supplémentaire. Les personnages ne sont jamais ou tout blanc, ou tout noir… Ils sont un camaïeux complexe à la fois d’émotions et de pensées… La plus frappante est Margaux, femme adulte, femme politique, femme mère. Tout à la fois. Et cela rend le personnage complexe : à la fois partie prenante des rouages du pouvoir, cherchant à en imposer un nouveau, cherchant à protéger sa fille, cherchant à la contrôler…En résumé, rien de simple.
Concernant l’histoire en elle-même, imaginons un instant si les femmes obtenaient tout à coup un grand pouvoir, un pouvoir qui les rendraient capable de tuer du bout du doigt… J’ai toujours pensé qu’un monde où les femmes auraient le pouvoir serait un monde plus doux. Oui, sûrement en l’état actuel des choses (et encore…). Mais si le rapport de force était du à un pouvoir quelconque, je doute que ce monde serait vraiment plus doux. Et des exactions seraient commises, comme aujourd’hui. Les hommes seraient violés, seraient battus, parfois sans raison autre que la raison du plus fort…
Certaines scènes du livre sont vraiment violentes et j’avoue avoir eu certaines images en tête un bon moment… Mais au final, cela n’est pas pire que ce qui existe aujourd’hui dans le monde, juste une façon différente d’imaginer les choses.
Et sur la fin, se dessine une autre question : quel crédit peut-on attribuer aux livres d’Histoire ? Peut-on réécrire l’Histoire ? Et si oui, à quel moment les voix de ceux ayant vécu l’Histoire ont totalement étaient oubliées ? Cela n’est pas sans rappeler les questions que l’on se pose à ce propos en lisant « Les falsificateurs » d’Antoine Bello…