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Si tout est conscience, qui naît et meurt ?

Publié le 23 décembre 2019 par Anargala
Awesome Digital Portraits by Aly Fell

Si tout est une seule et même conscience, 

qui donc est soumis aux lois de la nature, de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort ? Qui est ignorant ou aveuglé ? Qui est victime de l'illusion de la dualité ?

Abhinava Goupta répond :


satyaṃ, na kasyacit kaścana bandho nāma, vastutaś citsvabhāvaḥ

svatantra eva ekaḥ śiva

"C'est vrai ! Personne n'est prisonnier [de la dualité]. En réalité, il n'y a que Shiva, un, absolument libre, qui est conscience."
kintu tasyaiva anuttarāt svātantryāt yadā 
saṅkucitā saṃvidavabhāti, 

tadā svasya pūrṇasya rūpasya yadaparijñānaṃ

sarvasyaiva, pūrṇānandautsukyena

heyābhāsas, tatsvabhāvas tannibandhanas-

tenaiva otaproto'khyātiparamārthaḥ

prāṇaśūnyadehādisaṅkocavaicitrya-

carcitastata eva anekaḥ
pumān abhimato loke sāṅkhyādiśāstre ca

"Mais quand, par son absolue liberté, 
la conscience se manifeste comme contractée, 
alors cette conscience,
qui est le Tout [mais] qui ne connaît pas à fond 
sa propre plénitude, 
devient une apparence à rejeter
parce qu'elle désire la félicité de sa plénitude :
elle [semble] posséder cette nature [contractée],
elle en est prisonnière,
elle est tissée de cette [ignorance].
Cette connaissance incomplète [d'elle-même] 
est sa vérité absolue.
Elle est pensée à tort comme une multiplicité de 
[manifestions d'elle-même]
contractées - sensation, inconscience ou corps.
Elle est alors prise pour un individu, 
à la fois dans le monde ordinaire
et dans les enseignements spirituels 
comme de Sâmkhya." (IPVV, III, p. 359)
Ici, "inconnaissance" (avidyâ, akhyâti) désigne 
non pas une absence
absolue de connaissance, 
car l'absence réelle de la conscience 
n'est pasréellement possible, 
mais plutôt une connaissance incomplète (apûrna)
de sa propre complétude (pûrnatva), incomplétude qui, 
elle-même, provient du libre jeu de son absolue liberté.
Il n'y a jamais inconscience, 
mais seulement conscience incomplète.
Et même cette imperfection est le jeu de la perfection.
Il n'y a donc qu'un seul être qui joue à se rendre prisonnier 
de ses propres oublis, 
en s'identifiant librement à tel ou tel individu,
tout comme un individu peut s'identifier 
à différents personnages.
La cause ultime de tout ceci est le vertige de la liberté.

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