Noël est la fête du solstice d'hiver.
C'est la fin d'une descente et le début d'une remontée.L'énergie du soleil a baissé, l'énergie de la lune est montée.
Et puis tout bascule, le soleil va reprendre le dessus.
Mais entre les deux, dans l'intervalle, ce n'est ni le Soleil, ni la Lune, ni ceci, ni cela.
C'est un instant de suspension du devenir, de cette perpétuelle guerre qu'est le devenir, une trêve hors du temps, un hors-jeu.
C'est l'entre-deux, là où s'éveille l'énergie de vie, le feu vertical qui consume et se répand, préparant un nouveau cycle.
Pour le ressentir, il suffit que je me donne à la présence à la fin d'un expir, car chaque cycle respiration est le miroir d'un cycle annuel. Noël, c'est la fin d'un expir, le terme de la descente. Et si j'écoute ce qui se passe alors, je peux assister à la renaissance de tout, au premier instant de toute vie, de tout mouvement. Noël, c'est le Big Bang. C'est le tout premier frémissement de la clarté au coeur des ténèbres. La première montée, puissante car toute neuve, sans but encore, à l'état naissant.
Noël n'est pas juste un événement social ni une fête religieuse. C'est un point hors du temps, un pivot, le moment où le balancier va repartir. C'est, selon la tradition du Cachemire, le lieu de l'éveil de la conscience. Au terme du long lâcher-prise de l'automne, la conscience est prête à se retourner, à se réveiller.
Noël, c'est le mystère de la vie à portée de souffle.