Joker est un film que je devais de voir au plus vite pour éviter de me faire spoiler, et c'est fait 🙂
(Oui, vous vous doutez que je n'ai pas écris et publié l'article dans la foulée, moi et les plannings lol)
Une claque monumentale ! Je pourrais conclure cette critique avec cette phrase mais je vais quand même rentrer un peu plus dans les détails :p
Des images !
Dans les années 80, Arthur Fleck vit chez sa mère à Gotham City. Espérant devenir un jour un comique de renom, il doit subvenir à ses besoins à l'aide de petits boulots déguisé en clown. Arthur doit en plus vivre avec un trouble qui le fait rire dans des situations stressantes ce qui le lui facilite pas la vie et fait qu'il passe pour un fou au regard de tous les gens qu'il croise. Évoluant dans une ville gangrenée par le crime, le chômage et la pauvreté, Arthur va peu à peu sombrer.
Joker est un thriller psychologique de Todd Phillips à qui l'on doit la trilogie Very Bad Trip et tout un tas de comédies du même style (...oui, je sais je n'y croyais pas non plus au début...comme quoi encore une fois cela montre qu'il ne faut pas avoir de préjugés sur quoi que ce soit :p). L'antagoniste légendaire de Batman est incarné par Joaquin Phoenix (Her, Walk The Line, We Own The Night, The Sisters Brothers et encore bien d'autres). Soyons franc, les reboots de reboots, les réinterprétations tous les ans des mêmes personnages, en ce qui me concerne ça frôle l'overdose :p Concernant Joker, après le fiasco de Suicide Squad et un Jared Leto pas forcément mauvais mais à qui on n'a pas laissé suffisamment de temps à l'écran pour être proprement jugé dans ce rôle, je n'étais pas chaud du tout. Suite aux photos publiées de Phoenix avec le maquillage et quelques images du film, la pilule passait déjà mieux, et avec la bande annonce j'ai enfin accepté l'idée 🙂
Et quel film ! Parlons peu, parlons bien, j'ai trouvé Joker, exceptionnel !!!
Je ne suis par contre pas d'accord avec le fait que plusieurs critiques (dans la presse ou certains blogs) p résentent l'idée que Todd Phillips cherche à expliquer, voire justifier ou excuser, le comportement violent du Joker. Selon eux, il chercherait à créer une empathie du public, encourageant la compassion, la bienveillance ou encore la compréhension envers Arthur Fleck/Joker.
C'est un film/sujet très compliqué je trouve, mais de là à dire comme certain que ce film est toxique, c'est exagérer.
Pour moi il est clair qu'Arthur a un fond qui semble assez mauvais à la base, rien que lorsque l'on voit ce qu'il écrit dans son carnet de " blagues " ce sont des choses relativement horribles, mais lui ça le fait rire. Ma vision des choses est que nous avons tous une part de bien et de mal en nous, certains plus que d'autres et de nombreux paramètres " extérieurs " permettent de les canaliser, ou non. Arthur est comme nous, il est humain. Il montre tout de même de temps en temps (on pourrait même dire rarement :p) des moments de bonté, mais ce qui sommeil en lui n'est que ténèbres. Il le dit lui-même à l'assistante social qu'il n'a que des pensées sombres. Un point qu'il vit mal jusqu'au jour où il embrasse carrément cette façon d'être et de penser. C'est à ce moment que l'on voit que c'est sa vraie nature, qu'il est bien et heureux en étant le Joker. C'est un personnage très ambigu et qui, de mon point de vu, en fonction de nombreux facteurs extérieurs, aurait pu ne pas devenir le Joker. Toutefois, le mal était bien là, dormant, et il avait ses raisons de rester caché, mais les aspects sociaux (rejet des autres, agressions, moqueries gratuites, crise sociale avec le chômage...) et personnels (sa mère qui n'est tout de même pas très bien dans sa tête, son enfance relativement horrible, le fait qu'on lui ai menti sur son passé, le fait qu'il ait des médicaments pour être stable mentalement...) ont permis à cette facette d'Arthur de se révéler. Bien que l'on puisse avoir par moment de l'empathie pour lui, je trouve justement qu' au fur et à mesure du film, au court de sa transformation, on voit le Joker se révéler et l'empathie s'envole progressivement. Ce n'est pas un film qui a mes yeux permet de cautionner le mal que peut faire un humain à un autre. C'est un film qui nous montre comment tout peu basculer.
Personnellement je ne suis pas sorti en étant fan du Joker, mais fan du film 🙂
Ce qui est justement troublant c'est la performance éblouissante de Joaquin Phoenix qui parvient à nous faire ressentir de la peine pour Arthur dans un premier temps. Il créait un personnage touchant, qui dès le début du film se fait passer à tabac par des enfants, et c'est lui qui se montre sans défense. Son rire pathologique est une douleur pour lui. Un effet totalement à l'opposé de ce que représente un rire. Il nous montre un Arthur essayant de toujours être heureux, de garder le sourire et d'être gentil, sans trop savoir pourquoi, si ce n'est pour faire plaisir à sa mère qui paraît vivre dans un autre monde. Il a un besoin d'attention et de validation comme on peut le voir lorsqu'il regarde Murray Franklin (Robert De Niro) un célèbre animateur de Talk Show de Gotham qu'il rêve de rencontrer et qu'il idéalise presque comme le père qu'il n'a jamais eu.
Puis Arthur bascule après son premier meurtre réalisé dans un cas de légitime défense. Et Joaquin nous montre à ce moment un personnage différent et opère à chaque minute une évolution bluffante. On assiste en direct à la naissance du Joker. C'est un tour de force de l'acteur qui est magistrale. Cette empathie qu'on pouvait avoir pour lui s'efface peu à peu pour devenir, pas du dégout, mais de la peur. Arthur/Joker devient troublant, créé un malaise et on voit dans les yeux d'Arthur le regard du Joker prendre place. Ainsi, on ne se retrouve pas à le détester, mais à le craindre je trouve.
La transformation est complète, durant les dernières minutes à l'écran lorsque l'on voit Joker avec une psychiatre. Un très bon moment qui nous montre que le Joker est dans la place. J'ai adoré !
Phoenix porte le personnage, et même porte tout le film car il n'y a pas un plan sans lieu à l'image. Il a comme toujours étudié à fond pour créer son rôle, se renseignant sur les rires pathologies, mais aussi sur les tueurs pour essayer de les comprendre eux et leurs motivations, sans oublier la perte de poids troublante (24kg).
Pour moi il n'est pas comparable à Nicholson ou Ledger, qui ont interprété des Joker parfait et correspondant au Batman qu'ils affrontaient. Phoenix donne vit à un autre type de Joker, tout aussi plaisant que les deux précédemment nommés. Je ne pensais pas le dire mais il a très clairement sa place à leurs côtés. Une prouesse !
Pour ce qui est du film en général, je dois dire que je suis encore une fois épaté. Franchement, quand j'ai su que c'était Phillips le réalisateur, entre autre de Very Bad Trip, qui allait être aux manettes du film j'ai eu peur. Pas que je n'ai pas aimé VBT, mais de passer de ce genre de film à du thriller psychologique. Ça fait un sacré saut quand même :p
Mais il n'y a rien à redire, le Gotham sombre, l'image parfaite, les musiques parfaites choisies, les angles de caméra, je ne suis pas un " spécialiste " de la manière de filmer, mais j'ai trouvé ça magnifique ! On en prend plein les yeux et les oreilles, et tout ça avec un petit budget, comme quoi 😉
Je pourrais parler des heures de ce film !
Joker est pour moi parmi les films de l'année. Se basant sur le personnage bien connu de l'univers DC, Phillips parvient à mettre en place un thriller psychologique que tout le monde peux regarder sans forcément connaitre l'adversaire légendaire du Chevalier Noir. Déjà un très jolie coup, mais il n'y a largement pas que ça comme bons points. Une réalisation excellente tant au niveau des décors, de la musique, de l'image, sans oublier surtout la prestation de Phoenix qui transcende se personnage troublant ce qui nous offre un film exceptionnel !
Un magnifique 20/20 pour ce film à voir et revoir sans hésiter avec tout de même une petite pensée en me disant que voir ce Joker dans un film contre Batman vaudrait peut-être le coup 😀
A voir de toute urgence !
Enjoy !
A bientôt,
D.A.G.