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Débutants, de Catherine Blondeau (éditions Mémoire d'Encrier)

Publié le 10 janvier 2020 par Onarretetout

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Tout se passe dans des fuseaux horaires voisins : entre le méridien dit de Greenwich et les deux qui le jouxtent à l’Est. Trois heures d’écart au maximum, c’est devant un planisphère que l’on peut en prendre conscience. 

Nelson est né en Afrique du Sud, Peter en Angleterre et Magdalena en Pologne. Tous trois se rencontrent en Dordogne à l’occasion de l’inauguration d’un Musée de la Préhistoire. Chacun.e porte son histoire, ses déplacements : Nelson, fils d’un responsable de l’ANC, a vécu la fin de son enfance et sa jeunesse à Paris ; Peter, traducteur de littérature française, a acheté une maison aux Combarelles il y a une quinzaine d’années ; l’histoire familiale de Magdalena passe du Pas-de-Calais à la Pologne avant d’arriver dans la maison d’hôtes qu’elle gère dans le village. 

Le livre est composé de quatre parties ; pour chacune, le lecteur doit décaler son regard et adopter un point-de-vue différent : il ne peut pas rester passif, il doit entrer dans le secret de chaque personnage et l’assumer. Ce ne sont d’ailleurs pas des secrets inavouables ; chacun, lecteur compris, porte une histoire qui croise l’Histoire, et sort de cette Préhistoire sur laquelle nos regards ont en permanence besoin d’être décillés. Une grotte, des fresques, des gravures souterraines ou au grand jour, voire reconstituées à l’identique pour protéger les originales, nous les voyons au présent : que disent-elles du passé, des mouvements de populations, des modes de vie changeants, et de l’avenir ? Nelson, Peter, Magda, et moi, sommes chacun.e au début de notre propre histoire, mais déjà chargée de rencontres, d’amours, de violences, de musiques, et je les écoutais en lisant.

Le dépaysement de Jean-Christophe Bailly m’est revenu en mémoire à la lecture de ce livre avec lequel j’ai commencé, débuté, l’année, notamment ces deux phrases : 
« L’identité définie comme le modelé d’une infinité de départs possibles – peut-être serait-ce cela le socle le plus résistant de la provenance ? »
« La vallée de la Vézère n’est appelée à résider que dans le grand appartement collectif de l’humanité, ce qui est malgré tout plus confortable que de devoir être serviable dans l’antichambre d’une seule nation ».


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