Sylvain Tesson est un grand voyageur, un essayiste de talent et un poète. Ses livres émanent le plus souvent d'expéditions trépidantes sur des trajectoires improbables. C'est l'homme du mouvement. Pourtant, dans La panthère des neiges couronné du prix Renaudot 2019, c'est un Tesson immobile et contemplatif qu'on rencontre. Et ce, grâce à Vincent Munier, célèbre photographe animalier, qui l'invite à le suivre au Tibet pour tenter d'y apercevoir la mythique panthère des neiges. Tesson nous décrit leur lent périple, les longues heures d'affût, les apparitions qui leur donnent tout leur sens.
Ce petit échantillon vous donne un aperçu de l'écriture somptueuse de l'auteur, alternant entre les formulations lapidaires et les envolées lyriques ou les images chocs.
Au plaisir formel s'ajoute celui du voyage par procuration dans des régions du monde dont on a peu de chances de fouler le sol, celui aussi d'une pensée en quête de sens. Bien sûr, ce plaisir est forcément égratigné par le constat implacable de la dégradation de la planète, par la disparition probable d'une beauté que l'auteur excelle à nous faire goûter.
Sylvain Tesson, La panthère des neige, Gallimard, 2019, 167 pages
Ce très beau livre de Tesson est ma première ponction dans le trésor que constitue, chaque année, mon merveilleux cadeau de Noël.

