Il faut que je marche il faut que je voie des gens il faut que j’entende des sons il faut que je sente le souffle de l’air rafraîchir mon visage caresser mon visage il faut que mes yeux servent à quelque chose il faut cueillir des formes des mouvements des ombres et des contrastes des silhouettes des bâtiments et des voitures et des vélos des enfants il faut que je n’aie plus de virgule plus de point une voie infinie devant moi un chemin royal une route vers l’inconnu il faut que rien ne m’arrête que la lumière fuse l’appel de la forêt l’appel des sens toutes antennes dehors la neige le vent le soleil tout est bon je prends je savoure sans rien dans les poches je suis un abri atomique qui s’éclate au grand jour les heures insolentes passent leur chemin elles ont autre chose à faire que de s’occuper d’un pauvre indigent Libre comme l’oiseau n’osant regarder personne dans les yeux jamais plus seul et traqué je respire laissez-moi respirer un grand coup de liberté
