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Journal d’un futur rentier (65)

Publié le 18 janvier 2020 par Chroom

D'après les classifications officielles je fais partie de la génération X, vous savez, celle dont personne ne parle, coincée entre l'omniprésence des boomers et des millénials. L'autre soir je regardais un reportage à la TV sur le mouvement FIRE (Financial Independance Retire Early), qui serait caractéristique de la génération Y d'après cette émission. En entendant ceci, je me suis dit que j'étais un OVNI perdu parmi les X, ou que ces histoires de génération c'était du bidon.

Certes, chaque tranche d'âge vit à un moment donné des événements communs et ceci contribue certainement à construire une espèce de pensée similaire. Les X, nous avons toujours été définis plutôt par opposition à nos "prédécesseurs", avec notre contre-culture (punk, rock alternatif, grunge) et notre cynisme. Il est vrai qu'à certains égards, face à la pensée dominante des boomers, c'était le seul moyen de se frayer une place. Il est vrai aussi que nous étions les premiers à être confrontés à un monde du travail en pleine remise en question, caractérisé à la fois par le chômage et l'avènement d'Internet.

Je me vois encore lors de mes premiers jobs. Avec les potes de mon âge, nous étions la plupart désillusionnés par rapport aux valeurs véhiculées à cette époque : compétition, individualisme, carriérisme, copinages, favoritisme... Ça ne nous correspondait pas. On n'en voulait pas, mais on n'avait pas le choix que de prendre ce qu'il y avait.

Quand je vois comment sont dépeints les millénials aujourd'hui, je ne me sens guère différent d'eux : peu fidèles à leurs employeurs, remise en question de l'autorité, refus de placer le monde du travail au premier plan, privilégier la qualité de vie, liberté, autonomie. Je partage exactement les mêmes valeurs.

Je pense que ce goût pour un mode de vie différent, détaché du monde professionnel, existe depuis bien plus longtemps qu'on veuille bien le dire. Les entreprises n'ont juste pas voulu le voir avant et aujourd'hui, elles n'ont plus le choix, confrontées aux départs quasi-simultanés des membres de leur plus grande cohorte.

Mettre des étiquettes générationnelles sur les gens, c'est aussi débile que de vouloir faire ressortir des traits communs au sein des races ou des genres.


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