Tout commence à Chartres, quand Dieudonné de la Graverie croise un grand chien noir qui ne le quitte d'une semelle. Sur ce chevalier, qui n'est en rien agréable ou aimable nous dit l'auteur, nous allons presque tout savoir via un long flash back. Né pendant la Terreur, élevé dans un couvent de dames sensibles et niaises, il épouse Mathilde, sa seule amie. Monté à Paris, il découvre ce qu'impliquent les fonctions de chevalier et la vie de cour. Après un drame, il quitte la France et voyage avec son ami Dumesnil jusqu’à Tahiti. A la mort de ce dernier, qui espère se réincarner, il revient s'enterrer à Chartres pour finir sa vie dans le calme et la gourmandise. Mais ce grand chien noir, héros du roman, entraîne le chevalier hors de sa routine. Dieudonné en devient obsédé et cherche à l'acquérir à tout prix... flouant ainsi sa maîtresse, ce dont il ne tardera pas à se repentir !
Plus que l'histoire, finalement assez convenue et son scénario romantique bien huilé, c'est la narration de Dumas qui est plaisante. Il ne cesse de se moquer tendrement de son héros et, moins tendrement, des héros parfaits des autres auteurs de son temps.
"Nous avons résolu, dans un moment d’humour qui nous a sans doute été inspiré par le brouillard que nous avons respiré dernièrement en Angleterre, de faire un roman complètement neuf, c’est-à-dire de le faire à l’envers des autres romans. Voilà pourquoi au lieu de commencer par le commencement, comme on le fait jusqu’à présent, nous le commencerons par la fin, certain que l’exemple sera imité, et que, d’ici quelque temps, on ne commencera plus les romans que par la fin"