About polar ix : une affaire de cuisine

La poule était au feu avec une belle carotte rouge, un gros oignon et un bouquet de persil dont les queues dépassaient. Les inconditionnels de Simenon auront reconnu le début du roman « L’amie de madame Maigret. »

Peut-on imaginer une romance commencer par cette phrase ? On n’imaginait pas non plus un roman policier commencer ainsi, jusqu’ à l’avènement d’un sacré bonhomme de l’écriture : Georges Simenon. Avec cet auteur, le roman policier s’est rapproché de monsieur tout le monde, puisqu’il est question de cuisine, de ragoût, de bière bien fraîche. Simenon a ainsi ouvert la voie que vont suivre des auteurs comme Camillieri, Charles Exbrayat. Dans les romans de cet auteur et spécialement ceux du célèbre commissaire Tarchinini, il est question de bonne chère, de description détaillée du plat que vont manger les protagonistes, depuis le hors-d’œuvre jusqu’au dessert. L’inspecteur columbo, quant à lui, doit se contenter de son éternel Chili dans un petit bistro mexicain. Tous mes polars ayant pour héros le commissaire Florian Becker finissent par un dîner alsacien. La cuisine fait partie intégrante du roman policier, pour notre plus grand plaisir.