Du 1 février au 3 mai 2020 - Vernissage vendredi 31 janvier à 18h30
www.lapanacee.orgDeniz Aktaş, Ozan Atalan, Nina Beier, Dora Budor, Rochelle Goldberg, Eloise Hawser, Max Hooper Schneider, Nicolás Lamas, Pakui Hardware, Michael E. Smith, Laure Vigna.L'exposition Permafrost se présente comme un paysage changeant, transformant le centre d'art en une expérience immersive. Les artistes y proposent des oeuvres liées aux désastres naturels, sociaux ou politiques issus du changement global, et confrontent le visiteur à la vulnérabilité d'un monde en mutation.
Pensée comme métaphore des bouleversements actuels ou imminents, comme un potentiel et un danger, la fonte du permafrost sert de point d'ancrage à l'exposition.
Le permafrost est le nom donné aux sols constamment gelés qui recouvrent un quart de la surface de l'hémisphère nord. Soumis au dérèglement climatique, ces sols fondent et libèrent de grandes quantités de méthane et de carbone.
Leur fonte est à l'origine de phénomènes d'érosion, de disparitions de lacs, de glissements de terrain et d'affaissements du sol ; elle bouleverse la composition des espèces végétales ou animales et active la libération et propagation de bactéries et de virus jusqu'alors inconnus, gelés depuis des milliers d'années.
Permafrost explore plus particulièrement comment les systèmes actuels (écosystèmes, capitalo-systèmes et systèmes symboliques) évoluent et se transforment dans un mouvement permanent et incontrôlable de morphogenèse.
Les oeuvres participent à la création du présent comme de l'avenir, produisent la réalité et la science-fiction, et posent la question : quels symboles, formes et mythologies peuvent encore apparaitre quand les systèmes connus s'effondrent, les paysages se délitent, les cycles se dérangent ?
Dora Budor crée de larges dioramas inspirés par trois peintures de tempêtes de J. M. W. Turner : dans de grands vivariums, des pigments s'activent selon les sons émis par des chantiers de construction proches et forment des microcosmes désolés. Eloise Hawser a filmé le plus grand centre de recyclage d'Istanbul : il en résulte une installation vidéo qui explore les enjeux économiques et sociaux soulevés par ces circuits de recyclage.
Les dessins de Deniz Aktaş, parfois monumentaux, représentent des rebuts et en révèlent l'ambiguïté formelle, quasi romantique.
Nina Beier s'empare d'objets trouvés, à forte connotation culturelle : des lavabos de luxe, des cigares ou des chaises de massage, qu'elle détourne en leur greffant d'autres éléments ou matériaux. Ses oeuvres se jouent des mythologies de consommation contemporaine : ils en dévoilent le pathétique et l'obscénité.
Nicolas Lamas montre une série de photocopieurs désossés sur lesquels il socle de faux bustes antiques : différentes formes du savoir se télescopent, de la culture antique à celle de la reproduction et de l'immédiateté.
Michael E. Smith hybride des objets usuels usagés, abandonnés et glanés, souvent avec des restes d'animaux. Il conçoit des vanités contemporaines, symboles de perte et d'une société de consommation déclinante.
Max Hooper Schneider compose un théâtre d'ombres, un théâtre de l'absurde pour lequel des marionnettes entrent en mutation et proposent un jeu autour des notions de supériorité et d'espèces.
Ozan Atalan observe les conséquences de la construction du nouvel aéroport d'Istanbul. Il en tire une sculpture tragique, une carcasse de buffle, devenue objet de contemplation et emblème figé de l'extinction.
La Panacée 14, rue de l'école de pharmacie 34000 Montpellier Tél: 04 34 88 79 79
