Titre : Une ville tranquille
Auteure : Henri Nestière
Éditeur : Autoédité
Genre : Contemporain
Format : PDF
Nombre de pages : 237
Résumé de l’auteur
« Taylor Walsh travaille à la scierie d’Hugewood, une petite ville du Wisconsin où il s’est installé avec sa famille, il y a deux ans de cela. Malgré les passages des adolescents qui ont leur cabane dans la forêt, aux abords de leur maison, et la mentalité de certains habitants, tous les trois y mènent une vie paisible, dans la bonne entente avec leur voisin, le vieil Oren. Mais quand Ashley, l’agent immobilier, disparaît, l’existence des Walsh s’apprête à sombrer dans un véritable cauchemar. Peut-être même que « la siffleuse » qui hanterait soi-disant la forêt n’y serait pas pour rien ? »
Mon avis
Je remercie, l’auteur Henri Nestière, pour cette confiance mille fois renouvelée !!
L’histoire
Hugewood est une petite ville de campagne, où tout le monde se connaît et où chacun à son avis sur le voisin d’à côté. Taylor et sa femme Eiza vivent dans une maison proche de la forêt, en toute tranquillité, paisiblement.
Quand Ashley, la jeune femme de l’agence immobilière de Hugewood, disparaît, la petite ville s’enflamme en commérages et en témoignages plus ou moins sûr… Dans le même temps Taylor apprend que la ville où il habite possède une légende : La légende de la siffleuse. Et si cette légende avait un fond de vérité ?
Les personnages
Taylor : Il est embauché par la scierie de Hugewood en temps qu’ouvrier manutentionnaire; c’est le type même du gars sympa, tolérant, facile à vivre et bon voisin. Mais à l’instant où il prend connaissance de cette légende de la siffleuse, il va devenir méfiant, inquiet et un peu sur ses gardes. Épris de justice, il va aller au bout de chacune de ses pistes envers et contre l’immobilisme apparent des autorités.
Ashley : C’est une très belle jeune femme, pétillante, avenante et très à l’aise avec son corps, ses formes et qui ne laisse pas la gente masculine indifférente; elle a confiance en elle; Cette jeune femme sympathique connait tout le monde. Lors de sa disparition, les langues de vipères se délient. Qu’est devenue Ashley ? Sa disparition a-t-elle un rapport avec la « siffleuse » ?
Plusieurs personnages gravitent autour de Taylor, les amis, le voisin, les collègues… bref tout ce petit monde vit dans une ambiance lourde et épaisse… et font avancer l’intrigue et les investigations de Taylor à petit pas.
La Plume, le Scénario
Voilà nouveau roman, nouveau genre !
Cette fois, l’auteur Henri Nestière signe son premier Thriller et une fois n’est pas coutume, son écriture est rudement efficace ! Il le sait, je ne suis pas fan de ce genre de littérature mais je savais que je pouvais lui faire confiance et que je ne serais ni déçue ni trop heurtée 🙂
Dès le début, j’ai senti cette ambiance collante, sombre presque désespérante d’une ville sur le déclin; Avec cette routine de vie de commérages, de médisances et de secrets, propre aux petites villes ou petits quartiers, peut-être en opposition à l’indifférence des grandes villes.
La tension s’est accentuée pour moi dès les premiers signes de la légende de « la siffleuse ». J’ai alors gardé mon esprit fixé sur Taylor. C’est un personnage entier, simple, bon camarade et bon mari. J’ai vraiment aimé sa ténacité, presque son acharnement à montrer (prouver) les choses telles qu’elles sont et encore une fois envers et contre l’avis général. Il essaie de garder la tête froide. Cette ténacité je lui attribuais à cette intuition malsaine que quelque chose se tramait et que s’il laissait tomber, ça risquait d’être vraiment mauvais…
Dans ce récit diablement efficace, tout est basé ou presque sur des rumeurs, sur ce que chacun croit savoir ou a vu et interprété, ou encore a entendu dire par un tel… Bref à partir de ces innombrables bribes, la rumeur gonfle et chacun y va avec sa petite interprétation.
Taylor et Eiza ne sont pas natifs d’Hugewood et ne semblent pas être portés sur cette culture du commérage. Ils ne donnent pas foi aux avis de chacun, ils préfèrent suivre l’affaire de loin, avec les minces découvertes de la police. Aussi cette façon d’aborder les choses avec discernement, ils essaient de l’inculquer à leur fille Mia, qui se bat contre le harcèlement à l’école, ses parents essaient de lui faire comprendre que la violence n’est jamais une bonne réponse.
Au travers du personnage d’Eiza, l’auteur aborde aussi le thème du racisme, ce rejet silencieux mais pas moins violent.
Ce roman est un huis clos, dans une petite ville, tout se passe à Hugewood et l’auteur démontre que les rumeurs, face à l’inacceptable, amènent à des situations extrêmes et malheureuses.
Les descriptions de l’auteur mettent dans l’ambiance en laissant planer tout au long du récit un sentiment de malaise, de peur grasse et collante. Dès l’instant où l’auteur fait allusion à la légende de « la siffleuse », l’ambiance s’alourdie, les personnages eux-mêmes ne sont plus si sereins… et au fur et à mesure des mots, des lignes du récit, je tendais le dos, je pressentais quelque chose qui ne venait pas et ça me laissait dans une latence flippante. Je me suis mise à douter de tel personnage puis d’un autre car finalement j’adoptais le comportement des tous ses habitants suspicieux. Impossible de dénouer l’affaire jusqu’à la fin, jusqu’au dénouement.
La rumeur fait l’ambiance du récit, il n’y a que très peu de violence à proprement parlé à part la violence de la rumeur et de l’imagination… malgré tout, trois scènes m’ont particulièrement ébranlé… par leur violence; ça c’est mon côté hypersensible qui a beaucoup de mal à digérer ce genre de scènes; dans ces moments là je maudis mon imagination et un tout petit peu l’auteur 😉
Un dernier mot pour la couverture qui illustre à merveille le roman, l’ambiance de ce thriller; C’est gris, calme trop calme, inquiétant …et ce fameux corbeau !
En Bref
Un thriller efficace, lent, tenace et angoissant !
Encore un nouveau genre réussit Monsieur l’Auteur !
Merci à l’auteur, Henri Nestière, pour ce thriller qui m’a tenu en haleine !