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8 chansons… interprétées par Jimmy Page en studio

Publié le 03 février 2020 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

Jimmy Page, on est bien d’accord que c’est un musicien qui pète la classe. Guitariste légendaire de Led Zeppelin, on est d’accord que la musique du XXe siècle au n’aurait pas été la même sans ce morceau de bravoure (on ne critique pas ma deuxième chanson préférée de tous les temps) :

Bref, bien que le Mari est d’ores et déjà voué au feu éternel pour avoir ne serait-ce qu’avoir émis une once d’esprit de contrariété sur la discographie du groupe (en témoigne l’écoute TRÈS critique de Led Zeppelin III cet après-midi) et qu’effectivement, toute la carrière du groupe n’est pas écoutable avec le même plaisir, la maestria de Jimmy Page, quand il n’est pas rongé par l’héroïne, ne souffre pas de contradiction.

Malgré tout, la carrière de Jimmy Page ne se limite pas à sa collaboration avec Robert Plant, John Paul Jones et John Bonham. En effet, il quitte l’école pour la première fois à 14 ans, en 1958, pour fonder un groupe de skiffle. Il a même l’honneur de passer sur la BBC avec ledit groupe à l’époque :

Et regardez-moi ça comme il est boudet.

Led Zeppelin aussi ne vient pas de nulle part. En effet, c’est une suite logique des Yardbirds, groupe conséquent des années 1960 qui a vu comme guitariste soliste successivement Eric Clapton, Jeff Beck et… Jimmy Page. Comme la formation était fluctuante entre 1964 et 1968 (Jimmy Page y a même tenu la basse), lorsqu’il se retrouve tout seul dans le groupe en 1968 et qu’il doit encore un disque à la maison de disques, il embauche son collaborateur John Paul Jones à la basse. Pour le chant, Robert Plant a été conseillé, qui lui-même a embauché John Bonham.

Ce qu’on met moins en valeur, c’est que Jimmy Page a été l’un des musiciens studios les plus prolifiques des années 1960. Il a donc fait le tâcheron entre 1962 et 1969 et la liste des enregistrements où il a joué et/ou a participé d’une manière ou d’une autre ne sera jamais exhaustive, même à l’ère d’Internet. Jimmy Page a essayé lui-même d’en faire une liste sur son site Internet. Il est vrai qu’il était le joker de luxe des producteurs Shel Talmy, Big Jim Sullivan et Andrew Oldham, qui, pour des raisons de rentabilité, préféraient embaucher un guitariste chevronné pour des petits groupes plutôt que leur payer des séances supplémentaires de studio. Jimmy Page a donc enregistré des titres très obscurs, mais, à partir de 1964, s’est mis à jouer en studio pour des tubes en puissance et même pour des productions françaises. C’est donc ces chansons qu’on va découvrir aujourd’hui.

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1 – The Kinks – You Really Got Me (1964)

Même si, au final, la version éditée est bien celle où le guitariste attitré du groupe, Dave Davis, joue le riff légendaire, il existe des sessions de studio où Jimmy Page assure l’intérim à la guitare, si bien que beaucoup de personnes affirment que c’est lui qu’on entend sur le disque. Par contre, sa présence discographique pour le groupe est bien attestée en 1964 sur leur premier album et sur la face B de All Day And All Of The Night.

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2 – Petula Clarke – Downtown (1964)

S’il est admis que Jimmy Page joue sur ce titre et sur ses versions internationales, son rôle sur le titre est contesté, notamment au niveau du solo. En effet, le guitariste Martin Stone (Stone’s Masonery, Savoy Brown Blues Band…) revendique cette place. 55 ans après, et d’après les indications de Petula Clarke, il suffirait de voir dans les archives du studio Pye quel guitariste assurait le solo sur la deuxième prise qui a donc été sélectionnée comme prise finale.

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3 – Tom Jones – It’s Not Unusual (1965)

Sur ce tube devenu le morceau référence d’Alfonso Ribeiro, aka Carlton, Jimmy Page retrouve son mentor Big Jim Sullivan. Malgré tout, bien qu’il ait participé aux enregistrements finaux, le morceau n’est pas revendiqué sur sa propre liste de participations disponibles. On peut également croiser sur ce titre un jeune débutant de 18 ans aux claviers, Reginald Dwight, qui deviendra par la suite Elton John.

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4 – Michel Polnareff – La poupée qui fait non (1966)

Même si ce n’est pas la première fois qu’il enregistre avec un artiste français – il a déjà enregistré avec Eddy Mitchell durant l’année 1965 –, c’est sa contribution la plus notable pour un artiste français. Quand on entend La poupée qui fait non, tout le monde est persuadé que c’est le riff assez con sur trois accords que j’apprends à mes élèves de guitare. Mais la remasterisation du répertoire de Polnareff fin 2016 laisse entendre un jingle jangle à la guitare en arrière plan qui semblerait être le score enregistré par Jimmy Page.

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5 – Hermann’s Hermit – No Milk Today (1966)

Jimmy Page a fait partie des musiciens studio de Hermann’s Hermit depuis leurs débuts et arrêtera d’enregistrer pour eux juste après le tube qui les a fait percer, parce qu’il rejoignait les Yardbirds en tournée aux Etats-Unis. Sur ce titre signé Graham Gouldman, Jimmy Page collabore avec John Paul Jones, qui était l’arrangeur de la partie cuivres sur ce morceau.

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6 – Andrew Oldham Orchestra – The Last Time (1966)

Jimmy Page était non seulement musicien dans cet orchestre, mais surtout comme manager A&R sur le label fondé par ce producteur des Rolling Stones. Ayant le CD à la maison, mais n’étant mentionné nulle part la liste des musiciens, on peut légitimement penser que Jimmy Page a dû être mobilisé pour jouer dessus.

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7 – Johnny Hallyday – A tout casser (1968)

Précision : le 45 tours est sorti en 1968, mais tout a été enregistré en septembre 1967 entre Londres et Paris (car oui, Jimmy Page s’est déplacé pour faire certaines sessions pour Johnny Hallyday qui ont servi à la bande originale du film éponyme). Même si ça s’entend pas sur ce titre, les sessions de Jimmy Page lui ont permis de travailler la guitare à l’archet (sur Psychedelic notamment) et a permis au Taulier de se construire une image de hippie avec ces expérimentations musicales.

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8 – Joe Cocker – With A Little Help From My Friends (1968)

Sur cette reprise des Beatles, le claviériste Tommy Eyre a prodigué les arrangements (en changeant au passage la grille rythmique qui passe de 4/4 à 6/8) et a pensé que c’était une bonne idée que Jimmy Page joue dessus. A la batterie, on retrouve également la session rythmique de Procol Harum, B.J. Wilson. Malheureusement, ni Page ni Wilson ni même les choristes ne participent à la mythique version de Woodstock en 1969.

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J’espère vous avoir fait découvrir un autre aspect de ce musicien mythique et je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures musicales.


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