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Du soleil, des vinyles et des arbres

Publié le 05 février 2020 par Le Limonadier @LeLimonadier

Il nous tenait à cœur de vous parler un jour du collectif / concept SolarSoundSystem, et c'est aujourd'hui chose faite ! Un des premiers sound system fonctionnant soit à l'énergie solaire, soit à la force des jambes des participants, grâce à des vélos dynamos. Le SolarSoundSystem, c'est plusieurs antennes notamment à Paris, Berlin ou Tel-Aviv. C'est aussi la promotion de l'impact carbone minimum, à commencer par la fête, là où l'on retrouve souvent ces joyeux énergumènes. De nombreux DJ et artistes ont branché leurs instruments et platines sur ce sound system. Pour la petite histoire, ils nous avaient invité à venir jouer à la COP 21, où nous avons eu la chance de partager les platines avec Coldcut, producteur de génie et co-fondateur du célèbre label Ninja Tunes... autant vous dire que l'on en garde de très bons souvenirs !

Lancé depuis désormais 20 ans, ils ont décidés de marquer le coup en sortant leur premier disque, intitulé " Solar Tracks 01 " et contenant des morceaux d'artistes prestigieux venus du monde entier ayant déjà joués sur le SolarSoundSytem. 300 disques numérotés sont sortis pour l'occasion, dans un partenariat avec l'association One Tree Planted (pour chaque disque vendu un arbre est planté). Voila, maintenant que vous êtes un peu plus familier avec ce projet, découvrons ensemble ce disque avec une petite chronique " track by track " des familles. Enjoy & Cheers !

L'Ep commence par une collaboration entre Coldcut et le duo anglais Hexstatic intitulée " Timber (Coldcut plant a treemix)" . Ici point d'arbres qui s'abattent mais de la grosse basse qui vient cogner direct ! Le morceau s'amorce avec une grosse montée bass music qui enchaîne avec une base afro. Attention ! C'est un leurre ! Car passé 1 minute 30, le morceau évolue vers une electronica bien breakée, très dreamy. On se laisse envelopper par les pads comme une couette d'amour qui nous emmène confortablement vers une grosse baston finale entre acid, proto-house, afro, qui fait juste bloquer. Le genre de track qui vient bousculer tous les codes établis.

La première secousse passée, les choses continuent néanmoins à bien bouger. C'est le vaisseau des jobards Ovhal44 qui enchaîne avec " Rapport #37 : Le micro Big bang (Solar edit)" . Autant vous le dire de suite, ça monte vite en BPM ! Gros beat techno, quasi trance qui s'ouvre sur une ligne de basse un brin acide. Et ça ne s'arrête pas, on part dans une grosse phase mêlant basse et pads atmosphériques. Des vocals à la Spiral Tribe amorcent une session ultra violente. " Rapport #37 : Le micro Big bang (Solar edit) " est une belle cochonnerie prête pour un set endiablé.

Jay Ka nous propose ensuite un peu plus de deepness avec " " qui est le troisième track de l'EP . On est sur une construction plus classique. Un " Four to the floor " qui fait du bien, des bulles qui enveloppent, une vocale bien chelou et une basse bien deep constituent la base du morceau. Cependant on reste dans de l'expérimental, et c'est bien kiffant !

Sur la deuxième face on retrouve le duo Naduve associé à Tai Rona avec le morceau " Interstellar appropriation" . On commence la face B avec une expérimentation electronica / orientalo / basse. Un truc bien chelou qui ne part pas vraiment, venant travailler nos limites et nous faire chauffer le cerveau. Tellement qu'on se demande même à un moment jusqu'à quand nous pourrons soutenir un réchauffement climatique en constante progression. C'est dire.

" Harrison y El Mundo " nous propose une sorte de neo-cold-wave psychédélique engagée avec " Ironie du présent ". Le track commence avec un beat filtré sur lequel vient se caler une vocale entêtante qui balance la phrase " Ironie du présent ". Juste avant l'inquiétude du futur de notre planète nous venait à l'esprit, nous nous sentons ici projetés dans le constat immédiat. Tellement de moyen à notre disposition qui nous permettrait de tout changer, mais rien ne se passe... bienvenue dans l'Ironie du présent. Une introspection barrée voir oppressante dans notre rapport au monde actuel.

C'est le suisse Gregorythme qui clôture le disque avec " The party is over (Solar edit)" . Une amorce 8 bit sur laquelle vient se caler une basse bien sale et saturée. La tonalité old school perdure tout le long d'un morceau qui s'apparente à une balade breakée et baléarique ( un assemblage plutôt inédit).

Qu'est-ce que l'on retient de cet EP ? Tout d'abord un message d'espoir : rien n'est figé, tout est amené à évoluer ! Les apparences sont trompeuses mais l'âme est la clef qui permet de décrypter le monde qui nous entoure. C'est un sacré pari qu'a effectué SolarSoundSystem avec cette première compilation de morceaux bien perchés. Une prise de risque à la hauteur de leur engagement, car le monde à besoin de nous tous.te pour évoluer. Et quoi de mieux que la musique pour nous aider ?

Attrapez le disque pendant qu'il est encore disponible sur le site du SolarSoundSystem ou sur leur bandcamp et plantez un arbre !


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