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A la rencontre des membres Babelio (34)

Par Samy20002000fr

Avec plus de 875 000 utilisateurs, on en croise du monde sur Babelio. Pour que la communauté demeure, malgré son ampleur, un endroit convivial où l’échange est roi, nous avons décidé de vous donner la parole. A l’occasion de l’Année de la BD 2020 initiée par le ministère de la Culture, nous avons posé quelques questions à Dionysos89, un lecteur particulièrement féru de comics.

A la rencontre des membres Babelio (34)

Rencontre avec Dionysos89, inscrit depuis le 4 décembre 2011.

Comment êtes-vous arrivé sur Babelio ? Quel usage faites-vous du site ?

Je suis arrivé sur Babelio vers la fin de l’année 2011 ; avec ma future épouse (Boudicca) et son papa (Carre), nous cherchions un site pour échanger à propos de nos lectures et de quoi tenir le compte de nos bibliothèques d’une façon pratique. Depuis, on a beaucoup contribué à enrichir le site avec une quantité assez folle de fiches créées ou complétées, d’informations en tout genre ajoutées et de lecteurs aidés via la messagerie Babelio et le forum. J’avoue que j’utilise sûrement moins les derniers ajouts du site, parce qu’en parallèle, depuis 2013, avec les mêmes personnes (Boudicca et Carre), nous tenons un site sur le monde des livres, Le Bibliocosme (lebibliocosme.fr).

Vous semblez avoir des goûts très diversifiés en matière de bande dessinée, lisant tout aussi bien des comics que de la BD franco-belge. Y a-t-il un genre que vous préférez ?

Il est clair que j’ai très peu de références en matière de mangas, j’en ai lus durant mes années universitaires, mais dès qu’on sort de Dragon Ball ou Death Note, je suis un peu perdu. Mes principales lectures BD sont des comics, même aujourd’hui, puisqu’on finit par trouver dans la bande dessinée anglo-saxonne traduite en France beaucoup de récits super-héroïques certes mais plus seulement, beaucoup de science-fiction désormais, des récits historiques, etc. Côté bande dessinée franco-belge, je garde un rythme respectable et j’y privilégie les fictions historiques, car elles utilisent bien souvent, comme matériau de documentation, des sources historiques variées.

En somme, dès que cela tord un peu l’Histoire en lorgnant sur les littératures de l’imaginaire, ou bien que cela prolonge un univers déjà connu par ailleurs (séries ou romans), j’adhère, en espérant que les dessins suivent.

Pouvez-vous nous parler de votre bibliothèque ? (organisation, genres, apparence visuelle, etc.)

Ma « bédéthèque » est plutôt concentrée par rapport à la place que prennent les autres bibliothèques de romans et d’essais : les comics et BD franco-belges y sont réunis par éditeurs, par souci esthétique et ce qui est tout aussi facile pour retrouver le tome voulu. Il n’y a plus aucun manga désormais. Pour agrémenter tout cela, plusieurs statuettes de Blacksad ou Tintin sont disséminées où on peut. Enfin, on essaie de temps en temps d’acquérir un dessin ou une reproduction d’une couverture (d’Emmanuel Lepage [voir également notre promenade dessinée à Saint-Malo avec l’auteur], de Ronan Toulhoat [autre promenade dessinée] ou des reproductions de la série Long John Silver par Mathieu Lauffray par exemple) afin de compléter par des cadres une décoration qui commence à devenir encombrante…

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Quelle est votre première grande découverte BD ?

Outre les très classiques Tintin et Astérix dès le plus jeune âge, mon premier vrai « choc » en BD fut ma découverte de la série XIII, ce devait être en 1998 : à mon neuvième anniversaire, on m’a offert le tome 12 et, étonnamment, ce ne fut pas pour autant compliqué d’adhérer et d’adorer le concept du loup solitaire devenu amnésique et qui retourne sur ses pas pour découvrir les horreurs auxquelles il a participé. J’avoue que plus de vingt ans après, je me demande encore comment commencer au 12e tome a pu être une bonne idée, et pourtant… C’est la construction du récit, avec plusieurs couches d’intrigues qui m’a passionné. J’ai très vite rattrapé mon retard sur les onze premiers tomes et poursuivi l’aventure par la suite. Il est vrai que depuis, la série a largement périclité, mieux vaut se cantonner au premier cycle…

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Quelle est la bande dessinée que vous avez relue le plus souvent ?

Outre les bandes dessinées Kaamelott, d’Alexandre Astier, qui adaptent la série télévisée éponyme, il m’arrive souvent de me replonger dans le comics Punk Rock Jesus, chez Urban Comics : un road-trip sans temps mort qui nous fait suivre un clone du Christ qui ne veut pas remplir le rôle qui lui a été attribué à la suite d’une émission de télé-réalité, mais préfère subvertir la société de consommation. Le dessin de Sean Murphy est toujours aussi anguleux et magnifique, et il a trouvé là une histoire vraiment inoubliable. Juste revoir quelques planches suffit pour donner la pêche !

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Vous êtes très actif sur Babelio et avez publié un nombre important de listes en tous genres. Quelle serait donc votre top 3 des meilleures bandes dessinées ?

Difficile évidemment de n’en garder que trois, alors autant miser sur du clinquant :

– le tome 1 d’une série récente qui est vite devenue un classique : Murena, de Jean Dufaux et du regretté Philippe Delaby (dans cette catégorie, le ténébreux Blacksad ou le truculent De Cape et de Crocs sont aussi géniaux). Murena réunit la solidité scénaristique, le confort d’une trame historique connue et la beauté des dessins.

– un roman graphique accessible à tous les publics : Un océan d’amour, de Wilfried Lupano et Grégory Panaccione, une histoire d’amour sans dialogue aussi touchante que bien rythmée.

– un comics peut-être pour terminer et pour illustrer l’inventivité de certains auteurs anglo-saxons : Pax Romana, de Jonathan Hickman, un récit uchronique où des militaires surarmés utilisent un voyage temporel à usage unique pour hâter la victoire de Constantin au IIIe siècle, jouant ainsi sur l’histoire religieuse de nos civilisations. C’est à la fois dérangeant dans son scénario, révoltant par son cynisme et osé dans son graphisme.

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Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Parmi les belles découvertes de ces derniers mois, il y a notamment Les Damnés de la Commune (déjà deux tomes parus), de Raphaël Meyssan chez les éditions Delcourt : il s’agit d’un récit tout à fait historique à l’époque de la Commune de 1870-1871 (pas que de Paris d’ailleurs) qui a le double avantage de réinformer sur cette période décriée, alors qu’on lui doit tellement d’avancées démocratiques, et d’utiliser comme matériau graphique des gravures et des cartes postales de l’époque découpées puis remontées, ce qui a dû demander un long et lent travail de montage à l’auteur. C’est poignant, instructif et douloureusement d’actualité.

Avez-vous une citation ou une scène fétiche issue d’une bande dessinée ?

« En temps de tyrannie, écrire c’est bien, combattre c’est mieux ! »

Dans Victor Hugo : Aux frontières de l’exil, très bel album chez Daniel Maghen (souvent très agréable à l’œil chez eux) d’Esther Gil et Laurent Paturaud.

Tablette, liseuse ou papier ?

Il peut m’arriver de lire quelques sorties en version numérique (notamment chez Akileos ou les truculentes éditions Lapin), mais je n’ai pas ni tablette ni liseuse, donc cela se passe directement sur ordinateur. Malgré cela, la majeure partie de mes lectures BD est en papier, évidemment j’ai envie de dire tant rien ne remplace le plaisir de découvrir le son, le toucher et l’odeur d’une BD neuve ou d’occasion.

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Quel est votre endroit préféré pour lire ?

Y a-t-il un meilleur endroit pour lire que son propre lit ?

Quelle sera votre prochaine lecture ? Comment l’avez-vous choisie ?

Plusieurs bandes dessinées attendent d’être lues dans les bédéthèques, notamment celles déjà dévorées par ma chère et tendre et qui me font de l’œil depuis longtemps : je pense surtout à l’adaptation du chef-d’œuvre d’Howard Zinn, Une Histoire populaire de l’empire américain, ainsi que ce qui semble être un petit bijou réalisé par deux Italiens, Teresa Radice et Stefano Turconi, Le Port des marins perdus.

D’après vous, qu’est-ce qu’une bonne critique de lecteur sur Babelio ?

Sur Babelio, comme ailleurs, j’essaie de faire des critiques qui ont trois buts assez simples : se réapproprier l’intrigue (la raconter avec ses propres termes et zoomer sur ce qui nous semble l’essentiel), décortiquer le récit afin d’en fournir une analyse un peu personnelle et enfin tenter de faire des liens avec d’autres récits voire des faits d’actualité. Évidemment, le tout sans « divulgâcher » quoi que ce soit de primordial, cela va sans dire. Après, tout cela reste parfois un objectif, une bonne critique est d’abord quelque chose de sincère qui ouvre la voie à la discussion, ainsi qu’au doute vis-à-vis de ce qu’on a pensé de telle ou telle lecture.

Une anecdote particulière en rapport avec Babelio ? (rencontre avec auteur ou lecteurs, échange entre lecteurs, découverte littéraire…)

N’étant pas parisien, je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de participer aux nombreuses sollicitations proposées par Babelio. Heureusement, je garde surtout le plaisir de rencontrer des lectrices et lecteurs sympathiques sur le site (je pense d’abord à Bibalice, Celindanae, Davalian, Fnitter, Belette2911, BlackWolf, Verdorie, et bien d’autres). Avec certains, nous avons même pu nous rencontrer en direct lors de salons ou festivals du livre.

Merci à Dionysos89 pour ses réponses !


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