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Dépasser la panne de bonnes idées

Publié le 07 février 2020 par Diateino

Dépasser la panne de bonnes idéesVous l’avez peut-être déjà vécu lors d’activités de brainstorming : après avoir généré quelques idées originales, votre cerveau devient sec. Il se contente de tourner en boucle autour des idées et vous ne parvenez plus à aller au-delà de ces premières productions . C’est la panne ! Juliette Brun revient sur ce phénomène dans son ouvrage « D’où viennent les bonnes idées » : elle explique la façon dont notre cerveau se « fixe » puis peine à générer de la nouveauté en s’appuyant sur l’exemple du secteur des services aux personnes âgées :

« Le secteur de l’aide à l’autonomie des personnes âgées est un bon exemple de cette difficulté de notre cerveau à produire des idées radicalement nouvelles. Disposant à la fois d’une forte demande et d’aides financières, la proposition d’innovation dans ce secteur s’est pourtant pendant longtemps limitée à des dispositifs de détection de chute – majoritairement des colliers ou des bracelets – souvent jugés non satisfaisants et très stigmatisants par les personnes âgées et leur entourage.

Alors que tous les signaux étaient au vert pour favoriser la production de nouvelles innovations, aucune alternative originale se semblait émerger. Les aspects économiques et organisationnels n’étant pas en cause, une autre explication devait être trouvée pour expliquer ce phénomène. Les scientifiques ont alors proposé l’hypothèse suivante : parfois, si l’innovation n’émerge pas, c’est tout simplement parce que le cerveau humain éprouve naturellement des difficultés à produire des alternatives originales aux produits existants.

Dépasser la panne de bonnes idées
Aujourd’hui, quelques idées neuves ont pu heureusement émerger et offrir au secteur de l’aide à l’autonomie un renouvellement des innovations disponibles. C’est le cas notamment des verres connectés qui permettent de suivre l’hydratation des personnes âgées en maison de retraite. C’est aussi le cas de la canne Tango dont le principe repose sur celui du culbuto : la majorité du poids de la canne étant concentré dans son extrémité basse, la canne peut tenir debout toute seule, ce qui évite d’avoir à la caler contre un meuble ou un mur, au risque de la voir glisser. Et si jamais, par malheur, cette dernière tombe, il suffit de donner une légère pression du pied sur son extrémité pour qu’elle se remette sans effort en position debout, comme un culbuto.

Lorsque nous éprouvons des difficultés à générer de nouvelles idées, notre cerveau est ainsi le premier responsable : en effet, être créatif et inventif n’est pas particulièrement son point fort. »

Il est parfois tentant d’incriminer le manque de ressources ou de volonté pour justifier le manque d’innovation. Ici, l’exemple de l’aide à l’autonomie montre qu’en réalité, les freins sont bien plutôt à trouver dans notre propre cerveau, dans sa préférence pour les automatismes et les réflexes, ce que l’on appelle les « autoroutes de la pensée ». Oser sortir de l’autoroute et aller chercher les chemins de traverse demande un effort particulier, mais heureusement, c’est une gymnastique qui s’apprend !


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