La maison est à vendre. Son propriétaire la partageait avec un copain qu’il hébergeait moyennant quelques services. Ce sont des souvenirs qui reviennent, ramasser des pommes, aller à la plage. La main du copain qui tremble un peu quand il parle au téléphone avec les enfants, qui sont grands maintenant. Il se débrouille comme il peut avec les visiteurs pour que ça dure : trop de salles de bain, l’amiante, les petites bêtes mortes, le projet de terrain militaire, et autres inventions pour décourager les éventuels acheteurs.
D’autres souvenirs, ceux des enfants ouvrant les armoires, feuilletant les guides des voyages qu’il n’a peut-être pas tous faits mais dont il rêvait et que, peut-être, eux feront. L’Irlande, le Cap-Vert… Trois salles de bain, l’or du soir et des lampes. Ils sont chez eux encore mais la maison se vide, vendue. Il faut fermer les volets.
Allez, les souvenirs du temps révolu, au congélateur ! mais que c’est difficile. Et il y aura demain. Où ira Thierry, le copain désormais seul ? Où dormir ?
Le Cap-Vert… Le Cap-Vert est une musique.
Ce court-métrage de Claude Le Pape est encore visible ce 10 février en cliquant sur le lien suivant : https://www.telerama.fr/cinema/clermont-2020-regardez-la-maison-pas-tres-loin-du-donegal-,-de-claude-le-pape,n6602194.php
Je me souviens aussi d’un livre d’Alain Rémond : Chaque jour est un adieu. Livre qui commence avec une maison familiale vendue, et dans lequel on peut lire : « Je veux vivre en paix avec tous, les vivants et les morts. »