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Fragments de nuit, inutiles et mal écrits (saison 3), épisode bonus !

Par Blackout @blackoutedition
Fragments de nuit, inutiles et mal écrits (saison 3), épisode bonus !

Pour les livres de Richard Palachak, c'est par ici : KALACHE, VODKA MAFIA, TOKAREV

Fragments de nuit, inutiles et mal écrits (saison 3), épisode bonus !

Photo de Simon Woolf

Le 43, épisode bonus : le Vintage !

Comment pénave du 43 sans se brûler les doigts sur son voisin le Vintage ? C'est le boxon pogniste à cagoles et chicards à la noix du tout Besançon. Ne pensez pas que le bagout du rade vienne d'une patte rétro dans les sons et lumières des années 80... Ce nom vaseux vient juste de la devanture constituée d'une huisserie dix-neuvième avec un très beau linteau en fer forgé. Sinon, c'est juste un ramassis de débiles mentaux qui jouent les kékés, encaqués les uns sur les autres, du fin fond du troquet jusqu'à la façade de l'immeuble d'en face. Un genre de « human centipede » (pour les friands de films d'horreur) à la franc comtoise, où les clients seraient joints l'un à l'autre par la bouche et l'anus, afin de former un mille-pattes humain. Les mectons sont fringués façon joueurs de mini-golf, avec la touche de droite argentée qui va avec. Et les filles se nippent en fausse monnaie, à la petzouilles qui se prennent pour des parisiennes à bon bec. En gros, c'est la boîte avant la discothèque, en mode fashion week de la saucisse de Morteau. Vers 23h, le patron pousse le son des NRJ hits music awards à fond les gamelles et les blaireaux s'imaginent à Ibiza. Ces cochons de snobinards débordent sur la terrasse du 43 et en profitent pour s'y graisser de cigarettes. Ces crétins prennent le beurre, l'argent du beurre, et laissent le cul de la crémière, qui monte dans les tours et finit par dérager sur le dirlo du bordel. Et depuis la terrasse du 43, Layla, Éric, Enora, Dédé, Karl et moi détronchons des cercles de gars dans leur bulle, et des groupes de nanas dans leur coin, statiques, un verre de Malibu violette à la main, séchant comme des cons, presque en face à face, à patienter jusqu'au quart d'heure américain d'une boum de pré-ados dégénérés. Un soir, je décide d'y foutre les pieds pour me faire ma propre opinion. Et chuis pas déçu du voyage... Une orgie de foutraille qui bave dans le même godet. Pi l'videur issu d'une tribu de pygmées... J'en rirais bien s'y me fallait pas battre la semelle une heure au comptoir dans l'espoir d'être servi, pour peau de zob au final. Ici, on sert les vedettes, à l'image d'un ancien champion de boxe bisontin et de son fan club, vautrés dans leur minuscule carré VIP, en compagnie de belles en cuisse et d'une chiée de bouteilles de Champagne. On leur fait des petits pains aux amandes... et merde aux gueux du 43 ! Du coup, j'me faufile pour aller aux chiottes, où je retombe sur une file d'attente d'une demi-plombe au minimum. Et v'là-t-y pas qu'une blonde, aussi bonne qu'elle est conne, se met à m'allumer. Vêtue d'une mini-robe moulante noire à paillettes, en vrac à deux couilles du coma, elle nage sur mon corps en me faisant du rentre dedans : - C'est quoi ton nom, l'apollon ? - Kalache. - Ha ! C'est un nom de mitraillette, ça. Et tu sais bien tirer, j'espère ? - T'es en train de partir dans le décor, là... Tiens-toi à moi. - C'est rien... chuis jujuuuuuuuste bourréeeeée... Heu ! - J'crois qu'il faut que tu songes à rentrer. T'es venue avec quelqu'un ? - Non... beurp... euh, si... mais jm'en bats les couuuuuuuuilles... Son Jules aboule d'un air renfrogné. - Je crois qu'y faut ktu la ramènes. Elle est rétamée. - C'est bon, je gère, qu'il me fait, tout en traînant sa biturée. Pour conclure, c'est pas tant le fait qu'elle m'ait fait du gringue qui a gonflé son Jules, c'est de voir qu'elle en a fait à un gars du 43... le PMU des loosers... des fous qui pourraient lui faire entrevoir une autre existence... plus aérée... plus cérébrée... dangereusement libérée... pour une femme en tout cas... et située à deux pas de là : au 43.

Richard Palachak

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