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#2020RacontePasTaVie - jour 44, la piscine

Publié le 13 février 2020 par Aymeric

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Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais j’ai beaucoup fréquenté les piscines.

Je ne les fréquente plus.

A partir de 2002 et la perspective de la paternité m’est apparu nécessaire de me reconstruire une condition physique minimale pressentant ce que peut avoir de sportivement exigeant l’arrivée d’enfants.
Courir m’était alors trop pénible et décourageant, le vélo impossible pour des, disons, incompatibilités naturelles, alors que je ne nageais pas trop mal.
De plus, partir durant ma pause déjeuner à la piscine de Boulogne-Billancourt, sise au 165 rue du Vieux Pont de Sèvres, 92100 Boulogne-Billancourt, avant d’en revenir 30 à 45 minutes plus tard sandwich sous le coude puis les crocs, me fournissait un prétexte socialement acceptable pour éviter les déjeuners en compagnie de collègues.
(Je vous ai déjà parlé de mon problème avec les interactions sociales?)

Les premières longueurs me furent des plus difficiles et il me fallut quelques mois pour réussir à enchaîner plus 150 mètres sans prendre de – d’abord très longues, puis de moins en moins – pauses.
Au bout de quelques années il m’arrivait de nager une heure de crawl sans m’arrêter (en finissant épuisé bien sûr mais la fatigue faisait partie du plaisir).
Je crois bien que j’avais développé une forme d’addiction qui me faisait revenir malgré les douches à températures variables mais presque toujours extrêmes, les vestiaires où l’odeur des chaussettes se mêle à celle de la javel, les gens qui soit vous doublent avec brutalité, soit refusent de vous laisser doubler en fin de longueur soit, les pires, prennent toute la largeur de la ligne d’eau en papotant à deux – le plus souvent en avançant mollement agrippés à des planches.
Il y a aussi l’hygiène, souvent douteuse. Il m’est arrivé une fois de sortir de l’eau avec, collé aux poils – que j’ai fort nombreux – un pansement qui n’était pas là au moment de mon entrée dans l’eau.
Mais j’aimais aller nager, j’en avais même besoin.

Et puis un jour mes oreilles se sont mises à systématiquement se boucher dans l’eau. L’achat de bouchons prévus en principe pour empêcher ce genre de désagrément n’y changea rien. Pourvu de surcroît, je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé, d’une vue exécrable, chaque séance se déroulait alors dans un épais brouillard sensoriel.
Et tout – douches, vestiaires, hygiène, gens – me devint brutalement insupportable. Au point que, presque du jour au lendemain je cessai la fréquentation d’un endroit que j’avais visité deux à quatre fois par semaine pendant près d’une quinzaine d’années.
La séparation fut facilitée par le développement en parallèle d’autres activités sportives régulières (il faut dire que, arrivé à quatre enfants, l’entretien de la condition physique est encore plus nécessaire).
J’ai bien prévu de vous en parler mais pas maintenant car le temps presse et votre patience s’use.


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