J’avais cette couverture magnifiquement brodée depuis longtemps dans mon collimateur. J’ai donc profité à la fois des fêtes de Noël pour me faire offrir ce livre, et du prochain thème de mon club de lecture pour le lire… J’avais déjà eu l’occasion de lire Arnaud Cathrine [voir ici] et j’avais aimé dans ce que j’avais lu son écriture mais également l’univers littéraire dans lequel il baignait. Ce titre est un roman jeunesse, le premier tome d’une série qui en compte trois pour l’instant. Il se déroule dans un lycée, juste au moment des événements de Charlie Hebdo, en janvier 2015 donc. Nous rencontrons principalement Caumes, qui vient de tomber amoureux. La veille des attentats, Esther lui a donné un baiser plein de promesses. Mais la tuerie de Charlie chamboule tout. Les adolescents sont rivés sur leur portable, et tentent de comprendre les informations qui défilent en continu, entre sidération et exaltation. Caumes est sans doute en train de vivre la semaine la plus forte en émotions de sa vie, amoureux et désespéré de voir le monde qu’il connaissait s’écrouler, un monde où il est possible de rentrer dans une rédaction et de tuer à bout portant des journalistes et dessinateurs sans défense. Il s’inquiète pour son frère, rédacteur dans un journal. Esther s’inquiète ensuite pour le sien lorsque l’épicerie casher est prise en otage. On s’inquiète ensuite pour Hakim, la cible d’harceleurs au lycée… J’ai trouvé qu’Arnaud Cathrine avait très bien su saisir le cocktail de sentiments que cette semaine de janvier avait suscité chez les adolescents, et les adultes. Je dirais même que, sur ce thème, ce livre est un témoignage essentiel de ce mois de janvier très particulier, puisqu’il retrace les événements point par point. J’ai été cependant un peu déçue de ne pas retrouver la qualité d’écriture d’Arnaud Cathrine dans cet opus, qui a le ton de certains autres romans pour adolescents lus, extrêmement reconnaissable et lisse, un ton qu’il m’arrive de trouver un peu gnangnan par moments. Un récit qui, de mon point de vue, n’aurait pas pâti d’une écriture plus forte et surtout plus littéraire.
Robert Laffont – septembre 2016
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…