Magazine Culture

#2020RacontePasTaVie - jour 50, douche froide

Publié le 19 février 2020 par Aymeric

021920PIX
Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais je ne me lave quasiment plus qu’à l’eau froide.

Depuis bientôt deux ans.
Et volontairement, pas sous l’effet d’une panne de chauffe-eau longue durée combinée à l’incapacité à se faire suffisamment violence pour passer un coup de fil à un dépanneur.

Comment justifier ce qui a tout, de prime abord, d’une lubie masochiste ?
L’idée m’est venue, enfin disons qu’elle m’a été glissée par, je dirais, un ami auquel il arrive, parfois, pas si souvent que ça quand même, d’avoir quelques lectures en lien avec les domaines rattachés au développement personnel.
Il, mon ami, s’était arrêté sur une vidéo postée par un site qu’il, mon ami, appréciait, un peu, pas tant que ça, pour l’aspect à la fois varié – de la nutrition à la pêche à la mouche, de la gymnastique matinale aux cent manières de nouer une cravate – et rétro (le graphisme, les références culturelles) de leurs conseils de vie.

Art of Manliness, puisque c’est de ce site qu’il s’agit – oui, car mon ami a, tapi au fond de lui, un peu, pas tant que ça, des désirs de virilisme qu’il a décidé de ne pas trop contrarier pour mieux pouvoir les garder dans les clous – avait donc, il y a de cela six ans, posté une vidéo vantant les nombreuses vertus allant avec l’habitude de s’infliger régulièrement des jets d’eau sinon glacée du moins frisquette, sur le corps.

A vrai dire de ces vertus je n’ai gardé aucun souvenir, je ne sais même pas si ce sont elles qui m’ont poussé, d’abord très épisodiquement, à braver la température, non sans pousser de grands cris aigus. Peut-être que mon ami aurait quelque idées sur mes motivations premières mais un je ne sais quoi me donne très envie d’éluder la question là, maintenant.
J’ai par contre remarqué assez vite que le coup de fouet occasionné avait pour effet bienvenu de limiter un brin les symptômes de la gueule de bois.
Déjà une bonne raison de s’y remettre.

Mais je pourrais en évoquer au moins deux autres.
Deux qui, à la réflexion, n’en forment qu’une seule.
Dans le Finistère nord où je passe le plus clair – et frais – de mes étés, la mer offerte à la baignade n’est pas des plus accueillantes. Un entraînement régulier n’est pas donc pas inutile si on désire que les grands cris aigus ne sortent pas de sa salle de bain.
Et puis il y a le souvenir de cette magnifique rivière turquoise sur pierres blanches, typiques du relief dit karstique, nichée au cœur de la montagne slovène, alors que le soleil tapait fort en cet été 2001. Il ne se sera écoulé que quelques dizaines de secondes entre le moment où je l’avais aperçue et celui où, vêtu de mon seul caleçon, je décidai d’y piquer une petite tête. Mais n’y pénétra qu’une demi-jambe gauche et la douleur occasionnée par le froid fut si vive que j’ai cru qu’une amputation serait nécessaire.
J’aurai ma revanche.

Les années passant, les douches froides se répétant au point de devenir quasi quotidiennes, ce qui a commencé comme un défi est devenu une véritable habitude dont l’absence me manque au point qu’une douche entamée chaude vire souvent à la froide tant une sensation d’insatisfaction me saisit alors.
(Mais il me faut reconnaître que les grands cris aigus peuvent ressurgir de temps à autre, particulièrement en cette saison.)

A part ça, je suppose aussi que cette habitude satisfait, sottement sans doute et au moins pour mon ami, les désirs de virilisme tapis au fond de lui. Parlant de lui, il n’est pas impossible que je fasse de nouveau intervenir mon ami, pour aborder sans doute des choses un peu lourdes à porter dont l’évocation, je peux le sentir, provoque chez certains de la curiosité mais le temps presse et votre patience s’use.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Aymeric 1898 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines