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#2020RacontePasTaVie - jour 52, la confiance

Publié le 21 février 2020 par Aymeric

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Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais je ne me fais pas confiance.

Pas au sens où je n’ai pas confiance en moi – encore que ce soit un peu vrai aussi – mais plutôt que ma faillibilité est une donnée que je prends en compte.

C’est que j’ai un peu de mémoire et je ne compte plus les fois où mon instinct, ma première impression et autres types d’avis spontanés se sont avérés être on ne peut plus à côté de la plaque. La récurrence des occasions où écouter mon for intérieur m’ont conduit à me vautrer mignon a fini par m’obliger à une certaine prudence, tout au moins à m’équiper d’une pincette pour manier ce qui se passe à l’intérieur et à y réfléchir à deux, trois ou quatre fois avant de m’appuyer dessus.

S’ajoute à cela une question de santé mentale.
Ce diable de cerveau là-haut semble surtout conçu pour imaginer, en permanence, ce qu’il pourrait se passer de pire.
C’est fou – enfin si je puis dire – le nombre de scénarios catastrophe pouvant surgir dès qu’il – enfin mon cerveau, donc moi, enfin vous voyez – s’arrête sur une situation, fut-elle la plus banale et, en apparence, la plus anodine qui soit.

Les maladies les plus rares, exotiques, en tout les cas fatales m’apparaissent plausibles dès le plus petit dysfonctionnement observé chez moi. (Ce qui est un peu toujours le cas, à vrai dire.) J’ai même bien dû en inventer. Des maladies. (Des dysfonctionnement aussi.)
Une simple promenade et mon esprit se remplit des mille et une occasion de provoquer une fracture ouverte.
Chez moi non plus je ne suis pas tranquille. La multitude d’objets – des évidemment dangereux comme les couteaux à d’autres offrant un visage des plus innocents – présents chez moi m’est souvent comme une immense menace et chacun, à la faveur d’une chute, d’un décrochage, d’un mauvais fonctionnement quelconque que mon esprit imagine, s’est transformé au moins une fois en arme fatale.
(Vous n’imaginez pas comme l’écriture de ces lignes m’est pénible. A cette occasion tournent dans ma tête des milliards d’images à faire frissonner.)

Quant à regarder les informations, vous n’y pensez pas. Quelques minutes me donnent envie d’aller construire un bunker (enfin, si j’en avais les moyens et les compétences).
Je me souviens qu’une fois, à la fin des années 90, lors de la guerre du Kosovo, la vision d’un avion rempli de Kosovars expulsés par le régime serbe avec un personnel d’aviation pourvu de masques hygiéniques, pour « humilier les expulsés » précisait le commentaire journalistique, cette vision, donc, m’avait persuadé un temps qu’il s’agissait en fait d’une attaque bactériologique de grande ampleur. Que le régime de Milosevic avait décidé d’envoyer vers l’occident des réfugiés piégés à diverses maladies incurables.

Une question de santé mentale, donc.
Aujourd’hui, bien aidé il faut le dire par la stable et bienveillante confiance de Madame Mon Épouse, j’arrive à ignorer ces surgissements mentaux, à les prendre comme des données trop peu fiables pour décider un comportement (en gros : céder à la panique en m’agitant comme un canard sans tête).
Une fois de plus Madame Mon Épouse mériterait toutes les louanges mais le temps presse et votre patience s’use.


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