Elles sont trois pour présenter Mona Gamal El-Dine. Pour faire circuler sa parole. La parole d’une femme née dans un pays où cohabitaient les trois religions du Livre, comme on dit. Dans son enfance, à l’école, il y avait Mona chrétienne, Mona juive et Mona musulmane. Dans ce pays où des enfants meurent dans des attentats contre les coptes. Dans ce pays où des millions d’enfants vivent dans les rues, sans abri. C’est sans doute pour cela qu’elle a créé l’association ISIS Arts et Cultures et fondé les Rencontres des Poètes pour la Paix.
Au cours de cette soirée, ses mots seront portés par une autre Mona, Léonore et Charlotte-Rita. Ils disent la femme, le désir de paix, le goût de la beauté, la nécessité de résister. Résister à la haine, « tenir le dialogue », « tantôt révolte et tantôt réconciliation ». Shéhérazade n’est pas son modèle. Elle préfère sans doute le chant du rossignol dans les arbres. Sylvestre Clancier écrit à son propos qu’elle « rêve d’un monde où tous les hommes seraient frères ». C’est ce qu’on lit dans ses poèmes.