Felipe Solá et Madame Silva, qui rejoindra prochainement le Vatican.
La photo a été prises dans un bureau du ministère donnant sur Plaza San Martín
Le ministère dispose d'un magnifique bâtiment ultra-moderne
dans la rue Esmeralda (Retiro)
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Trois cents diplomates argentines viennent d’adresser à leur ministre, Felipe Solá, une pétition en douze points pour réclamer l’égalité de traitement pleine et entière avec leurs collègues masculins dans tous les domaines : rémunérations, avancement, nomination aux postes hiérarchiques, etc.
Le ministère des affaires étrangères ne compte que 357 femmes ayant le statut diplomatique et la planisphère que publie La Nación ce matin est éclairante : en vert, les pays où l’Argentine a nommé une ambassadrice ; en gris, ceux où elle est représentée par un ambassadeur… L’image parle toute seule.
Infographie © La Nación (capture d'écran)
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A noter que l'ambassadrice nommée en Russie n'est pas diplomate de carrière
C'est une femme politique dont la nomination est en cours de validation par le Sénat
(Le gouvernement dispose d'un certain nombre de postes où il peut nommer des personnalités
n'appartenant pas au corps diplomatique. C'est le cas au Brésil, ce sera le cas à l'UNESCO)
Le quotidien raconte à travers des anecdotes le machisme au quotidien auquel ces femmes très qualifiées sont soumises au sein même du ministère. Effarant !
Ces professionnelles viennent donc de créer un réseau diplomatique pour se coordonner. Peu à peu, elles féminisent leurs titres mais je suis témoin que ce n’est pas encore une réalité universelle. Avec cette pétition, elles prennent le gouvernement au mot : le président a annoncé une politique volontaire d’égalité des genres et de lutte contre les discriminations dans tous les domaines, et le ministre lui a emboîté le pas lorsqu’il a structuré son ministère en en prenant le contrôle. Ils avaient donné un second signe de leur volonté de bousculer les habitudes en désignant une femme pour l’ambassade auprès du Saint-Siège. Ils ont maintenant quatre ans pour faire leurs preuves et balayé tous les doutes (1) qui peuvent se glisser dans les interstices du Palacio San Martín, le siège historique de ce prestigieux ministère (2).
Pour aller plus loin : lire l’article de La Nación
(1) Ils sont sans doute en train de s’attaquer au problème par où on ne s’y attendait pas : ils veulent remanier le système des retraites corporatives qui s’appuient sur des répartitions de rôles ultra-machistes entre les deux époux, le système de prévoyance vieillesse étant censé couvrir les désavantages subies par les épouses lorsqu’elles sont trimbalées de poste en poste par leurs époux, comme si de nos jours tous les couples duraient jusqu’à la fin de la vie, comme si de nos jours les épouses renonçaient systématiquement à leurs carrières au profit de celle de leur mari, etc. Le gouvernement a annoncé qu’il entendait remettre tout cela à plat tout en écrêtant les niveaux de rémunération de remplacement pour faire régner un peu plus d’égalité entre les différents corps de serviteurs de l’État. (2) Le Palacio San Martín, ancien siège du ministère donnant directement sur la place homonyme, sert surtout maintenant aux cérémonies et aux réceptions officielles. Le travail quotidien se fait dans le nouveau bâtiment.