La qualité et la vivacité de la cuisine renverse tout sur son passage.
La force des fables c’est la morale. Les deux derniers vers chez La Fontaine, maitre absolu du genre, résument en quelques mots une pensée générale ayant pour but, fort noble, d’élever nos humanités. David Bottreau, propriétaire heureux du restaurant Les Fables de La Fontaine, enfin presque heureux car il aimerait bien récupérer son étoile au Michelin, n’en est pas encore à faire la morale. Par contre, il s’organise le meiux possible avec ses équipes pour sortir de belles assiettes.
Pour suivre l’air du temps, et il va vite, il vient d’ouvrir un comptoir, une annexe, sise sur le trottoir en face de son restaurant. Unité de temps, de lieu, et d’action. Actualité oblige, on retrouve une variation sur le thème des codes du moment. Dans une annexe, il y a un comptoir où l’on boit des cocktails en début de soirée et où l’on mange mal assis sur des tabourets au coude à coude mais c’est sympa/convivial.
Deux salles, petites tables bien serrées, décor réussi, lumières tamisées, ambiance réussie et clientèle diverse. Il y a même le barbu qui fait des cocktails, et un chef jeune comme tout, fraicheur de vivre et remonté sur piles. Il connait la maison, a travaillé aux Fables et a fait un petit tour par le George V. Il a 25 ans et se nomme Guillaume Dehecq.
Sur la carte, on trouve de tout un peu. Petites assiettes mais globalement fort bien tournées et maitrisées. Des idées, du style, et un certain talent fougueux pour les réussir. Une carte consensuelle où tous les tics de l’année sont satisfaits : du poisson bien sûr, des épices douces, des herbes folles, du végétal à gogo et un peu d’animal.
Quelques belles assiettes, équilibrées, pleines de saveurs en harmonies et des goûts francs. Exemple : Sériole, grenade, coriandre ; œuf, épinards, parmesan ; superbe et original avocat (à écraser soi-même au mortier), coriandre, tuile ; et une courte assiette de cabillaud fort recommandable.
Le chef trébuche sur la présentation un peu grossière de la volaille, fumé, et sauce chien mais se reprend vite avec le sucré dont une addictive brioche, praline, mure, et un joli feuilleté, tonka, et cacahuète. Bon choix de vins au verre et service impeccable.
Les Fables ont leur Comptoir mais on en arrive à se demander si ce n’est pas le Comptoir qui va avoir les Fables tant la qualité et la vivacité de la cuisine renverse tout sur son passage. A surveiller de près et surtout aller s’y attabler dans la joie et la bonne humeur pour s’y régaler à des prix assez tranquilles, en tout cas justifiés.
112, rue Saint Dominique
75007 Paris
Tél : 09 88 31 75 17
www.comptoirdesfables.com
M° : Ecole Militaire
Ouvert tous les jours
Petit déjeuner de 8h à 11h (9,50 €)
Carte réduite de 14h30 à 19h
Pas de réservations
Carte : assiettes de 7 € à 15 €
Moyenne autour de 9 €