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#2020RacontePasTaVie - jour 60, l'album du samedi : Enter the Wu-Tang (36 Chambers) du Wu-Tang Clan

Publié le 29 février 2020 par Aymeric

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Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais la musique occupe quelque place dans ma vie. A l'intérieur de cette place trônent en majesté une cinquantaine d'albums. Et parmi ceux-ci, Enter the Wu-Tang (36 Chambers) du Wu-Tang Clan.

En 1993, lorsque ce disque est sorti, je n’écoutais pas de hip-hop.
Quelques morceaux entendus par-ci par-là, très épisodiquement, pouvaient ne pas trop me déplaire mais c’était à peu près tout.
En 1993, lorsque ce disque est sorti, j’ignorais jusqu’à l’existence du groupe. Comme je lisais déjà alors la presse musicale, le nom du Wu-Tang Clan avait bien dû me passer sous les yeux mais il fut vraisemblablement effacé de ma mémoire immédiatement après lecture.

C’est deux ou trois ans plus tard, lors de ma rencontre tardive avec l’album sus-cité, le premier du Wu-Tang Clan, que leur nom s’y est installé (dans ma mémoire). Discrètement d’abord mais il a consolidé sa place depuis.
Une question d’affinités.

Dans l’imaginaire que trimballait alors le rap US, à l’époque dessiné principalement par le conflit opposant les côtes est et ouest, je me sentais moyennement en phase avec les poses torse nu (ainsi que musculeux et tatoué) bandana sur la tête et uzi dans la main.
Étant physiologiquement plutôt programmé pour le froid, les réunions de dealers d’amphétamine en bas des blocs, emmitouflés dans des doudounes et exhalant un souffle embué et cannabique sur leurs pognes dans le vain espoir des les réchauffer avaient, à tout prendre, davantage ma sympathie.
(Quelques années plus tard, une fois le genre s’étant taillé une place respectable dans mes étagères, j’ai aussi appris à apprécier, plus qu’un peu, certains disque d’Angelinos et assimilés.)

M’ont causé bien davantage, et immédiatement les nombreuses références et extraits de films de Kung Fu estampillés Shaw Brothers (univers d’où le groupe tirait dalleurs son nom, comme chacun sait) dont je m’étais moi-même gavé entre 11 et 14 ans à la faveur de l’explosion des vidéo-clubs dans la deuxième moitié des années 80.
M’ont charmé très vite aussi, les nombreux samples issus de la soul de la deuxième moitié des années 60, soit tout à fait mon genre de beauté.

Ces premières accroches ayant fait leur travail ne me restait plus qu’à succomber tout à fait à ces basses lourdes et profondes qui fleurent bon la paranoïa et l’angoisse travaillées à la ganja. Ainsi qu’à trouver les plus grandes qualités à cette arythmie rugueuse des beats, si particulière au producteur RZA, et que certains supportent assez mal.

Au fil des années, alors que j’accumulais petit à petit les disques du groupe, plusieurs apparitions de membres (RZA, GZA, Method Man) du collectif chez Jarmusch ou dans les adaptations Netflix d’Iron Fist et Luke Cage m’ont fait l’effet de clins d’œil de confirmation quant à la puissance et à l’authenticité des premières affinités ressenties lors de l’écoute d’Enter the Wu-Tang (36 Chambers).

J’ai aussi appris, il y a de cela un an ou deux, que le Wu-tang Clan – la force du collectif sans doute – faisait partie des artistes hip-hop ayant le vocabulaire le plus riche.
Cette sorte de vernis de respectabilité a rassuré le bourgeois que je suis en bonne part – de fait et de conviction – dans ses goûts.
A ce propos, saviez-vous que le premier nom de ce blog fut Confessions d’un bourgeois ?
Je pense pouvoir le justifier (ainsi que la conviction convoquée plus haut) mais le temps presse et votre patience s’use.


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