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La Parthénogenèse, Anne-Laure Julien

Par Antigone

La Parthénogenèse, Anne-Laure Julien

J’ai craqué sur cette 4L en couverture et ce titre très mystérieux… et bien m’en a pris. Il faut savoir avant tout que la parthénogenèse est par exemple cette faculté qu’ont les femelles phasmes de se reproduire entre elles et de ne donner naissance ainsi qu’à des femelles. La reproduction donc d’une espèce sans intervention du mâle. Le ton est donné. Nous faisons en effet la connaissance de Sophie, institutrice de profession, et qui a décidé de faire deux enfants toute seule. Il faut dire que cette femme pleine de peps et d’assurance n’attire généralement que des hommes mariés, des hommes qui ne restent pas. Elle fait donc sans et mène sa vie comme elle l’entend, avec ses deux filles, Ada et Lolita, nées de deux pères différents. Mais la fin de l’année scolaire approche, nous sommes à l’aube de la canicule de 2003, et Marc, le père de Chloé, lui tourne franchement autour. Il profite d’ailleurs de l’éparpillement des parents dans la cour pour annoncer à Sophie qu’il va bientôt se séparer de sa femme. Le début des vacances est donc l’occasion de faire la connaissance de l’entourage de la jeune femme, ses amants, ses amis, sa famille, la plupart du temps haute en couleurs et originale. Il y a par exemple cette amie, amoureuse d’un pervers narcissique, et que Sophie tente par tous les moyens de protéger d’un mariage voué à l’échec, cette ferme où vivent sa mère et ses grands-parents, la famille Allemande de son grand-père, son cousin Sébastien, et tous ces moments estivaux où chacun fait ressortir une personnalité plus ou moins agréable. Mon résumé peut laisser penser que nous nous trouvons face à un roman dans la veine du feel good ou du chick lit, car les codes sont là, mais il n’en est rien. Anne-Laure Julien nous offre en effet un roman d’apparence léger, certes, mais au ton si enlevé et frondeur qu’il ne rentre dans aucune de ces cases. Les convenances et la morale sont mises à rude épreuve dans ce roman qui prône le droit de se mêler de la vie des autres (si c’est pour leur bien), l’amitié et la liberté. J’ai vraiment aimé faire la connaissance de Sophie, et lire ce roman d’une auteure de talent qui se décrit humblement ainsi…

« Prof de math en classe prépa, on peut imaginer que je me tenais bien tranquille à l’écart du monde de la littérature ; je ne fréquentais les livres que pour les consommer. J’ai écrit cet unique roman à 45 ans pour me divertir, me défouler, me consoler, à la suite de déboires relevant du harcèlement moral. D’habitude, je soigne mes états d’âmes en jardinant ou en repeignant ma maison mais cette fois-ci ça ne s’avérait plus suffisant… »

La P’tite Hélène Editions – octobre 2019

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5


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