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Espèce de sycophante !

Publié le 02 mars 2020 par Bastienb

Il y a de cela quelques jours, un exilé politique russe a mis à nu, ce qu’un homme politique engagé dans les municipales parisiennes avait déjà exhibé en privé à une personne autre que sa chère femme. Comprendre il a fait du sextape ! Le monde politiquement correct s’insurge et chacun donne son appréciation sur cette « vie privée » qui ne l’est plus. Et parmi les personnes qui s’agitent et donnent leur avis, un certain Bernard-Henry Lévy (BHL pour les intimes) y est allé de sa chansonnette. Dans un tweet enflammé, il a qualifié ce Piotr Pavlesky de sycophante !

J’insiste. L’auteur de l’ignominie contre Griveaux est un méprisable sycophante. Ceux qui ont partagé sont des laches. Ceux qui se réjouissent des inconscients. Confusion des 2 corps des sujets démocratiques. Porte ouverte à la république des tabloïds. Fond de l’air terrifiant.

Entre parenthèse, vous noterez que notre philosophe national, s’il abuse des accents dramatiques, ne connaît pas les accents circonflexes ! Mais revenons à ce monstrueux et méprisable sycophante. Qui peut-il bien être ? 

L’origine du sycophante

Dans la Grèce antique, le sycophante était un délateur professionnel, c’est-à-dire une personne qui dénonçait pour des motifs méprisables.

L’étymologie du mot n’explique pas forcément l’origine obscure de ce terme puisqu’il vient de σῦκον / sũkon, « figue », et de φαίνω / phaínô, « découvrir ».

Plutarque, le très célèbre philosophe, biographe, moraliste et penseur de la Rome antique estime que ce terme se rapporterait au fait que les sycophantes avaient coutume de dénoncer les commerçants spécialisés dans l’exportation (illégale) des figues hors du territoire.

Le sycophante en France et en Angleterre

Le terme « sycophante » est entré dans les langues anglaise et française au milieu du XVIe siècle, et avait à l’origine la même signification qu’en grec, un faux accusateur. Dans la langue anglaise, les sens a cependant changé au fil du temps et en est venu à signifier un flatteur peu sincère. Le point commun entre l’ancien et le nouveau sens est que le flagorneur est dans les deux cas présenté comme une sorte de parasite, parlant à tort et à travers dans l’accusation ou la flatterie pour le gain. Il ressemble étonnamment au Renard de la fable de Jean de La Fontaine ou à Uriah Heep, un personnage de David Copperfield de Charles Dickens.

Entre civisme et « poucavité » ?

Dans l’Athènes antique et son système juridique, on comptait sur les citoyens pour dénoncer les crimes. Les délateurs professionnels accusant d’autres citoyens recevaient alors un pourcentage de l’amende de l’accusé lorsque ce dernier perdait le procès. Mais très vite le système se pervertit et l’esprit de civisme céda la place à une mafia de l’accusation ! A l’époque, traiter quelqu’un de sycophante ne relevait donc pas d’un compliment et s’approchait bien plus d’une injure ! Ils furent soumis à des amendes lorsque leurs accusations se révélèrent infondées, mais cela ne les empêcha pas de mener des carrières très prometteuses et lucratives.

Quant à nous qui ne sommes pas philosophe nous ne positionnerons pas sur le sort du Russe !

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