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(Les Disputaisons) À quoi bon éditer et vendre encore de la poésie ?, 12, Catherine Tourné, éditions LansKine

Par Florence Trocmé


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publie aujourd’hui la douzième contribution de la série autour du thème « A quoi bon éditer et vendre encore de la poésie ? » grâce à Jean-Pascal Dubost qui en a eu l’idée et qui en a assuré la réalisation.

Disputaison n°2
« À quoi bon éditer et vendre encore de la poésie ? »
12. Catherine Tourné, éditions LansKine

Pourquoi être éditeur (rice) de poésie, pour moi, cela s’est fait un peu par hasard :
Car je suis avant tout lectrice de poésie mais aussi de romans, polars, journaux, avec une prédilection pour les pièces du théâtre anglais, norvégien et autrichien.
Car, embarquée depuis longtemps dans l’aventure d’une revue littéraire, Sarrazine, qui publie à la fois des nouvelles, poèmes, textes de philosophie, d’histoire ou de sociologie, il est devenu vite évident à mes yeux que la poésie est la langue qui me parle car libre, riche, protéiforme.
Car, naïvement, je pense que la poésie parce qu’elle se préoccupe avant tout du texte permet un salutaire pas de côté face au flot incessant des discours roboratifs qui nous assaillent.
Car, lire des manuscrits, découvrir des voix, être bousculée dans mes attentes fait du bien à l’éditrice que je suis.
Car, et c’est primordial, le livre de poésie s’accompagne de lectures ou, à travers différentes collections, de collaborations avec des vidéastes, photographes, musiciens, peintres, artistes, collaboration que la poésie rend spécifiquement possible.
Car éditer de la poésie, c’est créer des liens et tisser un dialogue avec des auteurs, des traducteurs, des lecteurs autour du livre et de la langue poétique.
Enfin, il faut vendre pour subsister, pour continuer et cela a été un apprentissage de la réalité. Non, les libraires, a priori, ne sont pas intéressés par la poésie. Et pourtant, autour de ma valise pleine de bouquins que je promène à travers la France j’ai rencontré beaucoup de libraires avec qui j’ai eu des échanges extrêmement enrichissants, qui ont soutenu mon travail contre vents et marées et vers qui je me tourne lorsque je suis un peu découragée.
Enfin, il faut bien l’avouer, tous les ans, je suis étonnée et ravie de pouvoir continuer de publier.
Alors pourquoi éditer de la poésie, peut-être égoïstement, parce que c’est un magnifique et passionnant travail, qu’il repose sur la foi dans le texte et dans le livre qui accompagne et transforme la vie, car je le conçois comme un acte de résistance et de plaisir.
©Catherine Tourné
Pour accéder aux autres contributions de cette Disputaison n°2, cliquer sur ce lien.


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