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#2020RacontePasTaVie - jour 66, l'ami des petits-déjeuners

Publié le 06 mars 2020 par Aymeric

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Je ne sais plus si je vous en déjà parlé mais je suis un homme d’habitudes.

Même sans vous en avoir directement parlé, il suffit de me lire un peu pour que cette information transpire de tous mes textes.

Les habitudes sont des rituels qui forment mon ossature et me tiennent debout.
Il est donc de la toute première importance que chaque journée s’inscrive dès son début sous le signe rassurant et protecteur de l’habitude.

Et c’est ainsi que mes petits-déjeuners sont depuis l’enfance soumis à des règles extrêmement strictes chaque matin, enfin au moins chaque matin d’un jour ouvrable.

Le contenu des règles a pu par contre varier avec le temps.
Un rituel finit par céder sous l’effet d’un changement de cadre de vie ou d’une lassitude qui pointe soudainement son nez. Mais aussitôt un autre, aussi implacable, vient s’installer pour une durée qui se compte, il me semble, toujours en années.
Ce qui est certain c’est que, jamais au grand jamais, l’improvisation au jour le jour n’a pu avoir cours en ces premiers instants cruciaux après le réveil.
Je ne l’aurais pas supporté.

Voici l’histoire de mes petits-déjeuners ou plutôt la chronologie de leurs règnes :

- De 10 ans jusqu’à la vingtaine révolue : 6 tranches de pain de mie beurrées (demi-sel, cela va de soi) sur une moitié, l’autre ensuite repliée dessus avant de les tremper dans un bol de chocolat (Banania) chaud.

- Arrivé à Paris je me convertis à la baguette viennoise de boulangerie, beurrée (demi-sel parfois agrémenté de cristaux) et trempée dans un bol de café au lait. (Baguette remplacé le week-end par des croissants au beurre trempés également dans un bol de café au lait ; mon estomac me permettait alors d’en engloutir jusqu’à cinq sans trop souffrir.)

Au bout de 5 années de ces habitudes boulangères, la bedaine pointant, j’ai ensuite essayé plusieurs options à mes yeux davantage diététiques.

- Un bol de porridge agrémenté de cannelle et d’une banane coupée en tranches fines accompagné d’une pinte d’un mélange eau gazeuse, trait de Pulco et jus de poire le tout se terminant avec un mug de café au lait.
Au bout de quelques mois une version plus sucrée prit le relais où le porridge fut remplacé par un mélange de fromage blanc et de lait dans lequel je laissais mollir pendant quinze bonnes minutes des céréales Special K.
Le cumul de ces deux variations s’est étalé de 2006 à 2009 avant qu’un déménagement n’entraîne comme naturellement un changement de régime.

- Entre 2009 et 2014, période hardcore. Je me lève fréquemment à six heures du matin pour aller courir ou faire quelques mouvements de gymnastique. Après quoi, j’enchaîne sur un petit-déjeuner d’où les produits laitiers sont bannis, constitué de flocons d’avoine dans du lait soja vanille agrémenté de cannelle et d’un smoothie fruits rouges congelés / kiwis / lait d’amande / protéines de soja. Cinq années durant lesquelles je n’ai jamais réussi à trouver ça vraiment bon, tout en me persuadant que ça me faisait le plus grand bien.
Un peu de lait tout de même dans une tasse de Ricoré, parfois, ou de thé Earl Grey.

- A partir de 2014, on améliore le goût. Déjà en supprimant l’affreux smoothie, ensuite en agrémentant les flocons d’avoine de lait d’amande, poudre d’amande, framboises décongelées et de deux poires conférence. (Poires remplacées par des pêches durant les trois mois d’été.)
Ricoré ou thé au lait fidèles au poste.

- Dans les tous derniers jours de 2019, à la faveur d’une pénurie ponctuelle de mes ingrédients habituels, j’ai opté pour une version à la fois lactée et plus rapide de confection du mélange en associant un yaourt grec allongé de lait, des flocons d’avoine – toujours – un mélange de graines dit protéiné (cranberries, amandes, graines de soja et graines de courge) et une pomme granny coupée en menus morceaux. Mélange auquel je suis toujours fidèle à ce jour.
Le Ricoré au lait est toujours là ; l’Earl Grey s’est fait beaucoup plus rare.

Dès que commence le week-end tout cela vole en éclats et ma journée peut commencer par le retour de la viennoise beurrée (avec parfois son amie chocolatée) aussi bien que par un gargantuesque English breakfast ou par une persistance de la diététique plus contrôlée de la semaine.
C’est alors le règne de la liberté, enfin d’une liberté un peu contrôlée vous me connaissez maintenant. Et il est bon que cette période ne s’étale que rarement au-delà des deux jours, le relâchement des habitudes me laissant comme invertébré.
Il est d’ailleurs évident que la ritualisation de mon quotidien ne s’arrête pas une fois le premier repas terminé.
Il me semble avoir déjà évoqué quelques uns de mes jalons. Il m’en reste beaucoup à vous confier mais le temps presse et votre patience s’use.


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