Magazine Culture

#2020RacontePasTaVie - jour 70, le livre du mardi : Honni soit qui Malibu de Philippe Garnier

Publié le 10 mars 2020 par Aymeric

031020
Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais la lecture occupe quelque place dans ma vie. A l'intérieur de cette place trônent en majesté une cinquantaine de livres. Et parmi ceux-ci, Honni soit qui Malibu de Philippe Garnier.

Nous voilà arrivés au soixante-dixième jour et je ne vous cacherai pas qu’une certaine lassitude m’étreint.
Rien de bien surprenant là-dedans, en me lançant dans ce projet je savais bien que tôt ou tard l’enthousiasme premier disparaîtrait rendant la contrainte d’un billet par jour soudainement pénible.
A vrai dire je m’attendais à ce que l’année soit faite d’alternance de phases d’inspiration où peuvent s’écrire deux ou trois billets par jour et de long faux plats pénibles où chaque ligne demande un effort surhumain et la recherche d’idées de notes tient de la quête ardue.

Comme en ce moment, donc.
Et pour ce mardi dédié aux livres de ma vie – oui, ma fatigue laisse passer les formules les plus pompeuses – j’ai eu toutes les difficultés du monde à trouver celui dont j’allais bien pouvoir vous parler.
Tous ceux qui me venaient à l’esprit ou sous les yeux en passant devant mes rayonnages me semblaient être de mauvaises idées. Je trouvais toujours mes souvenirs de lecture trop vagues pour rendre justice au livre.

Un manque d’idée fait de manque d’envie, en somme, le corps et l’esprit de votre serviteur étant engourdis, freinés par l’épais et poisseux brouillard anxiogène du quotidien – c’est moi ou il s’est encore considérablement épaissi ces derniers temps ?
Mais le salut est venu de ma lecture du moment : Encore plus de bruit – L'âge d'or du journalisme rock de Maud Berthomier dont j’ai tourné la dernière page pas plus tard qu’hier lundi dans l’après-midi.

En refermant ces près de 280 pages faites d’interviews de grands noms de l'âge d'or du journalisme rock – vous pouviez vous en douter – hantées par le fantôme du grand disparu Lester Bangs, l’idée m’a paru acceptable d’aller piocher du côté des livres de ce genre présents chez moi.

Mais lequel ?
J’ai été assez marqué par le Lipstick Traces de Greil Marcus à l’époque de ma quasi fascination pour les situationnistes (entre 1995 et 2000 grosso modo) mais je n’ai jamais eu le livre chez moi lequel se trouvait donc hors catégorie.
Nick Toshes avait déjà eu droit à son mardi un peu trop récemment.
Je n’ai pas lu encore ni Nick Cohn, ni Richard Meltzer quant à Lester Bangs, force m’est d’avouer qu’il n’a pas eu pour moi d’importance suffisante pour que j’en parle un peu longuement.

Et du côté des Français ?
Je me souviens d’un grand plaisir à la lecture du Les Animals de Bayon, mais du contenu du livre il ne reste plus aucune trace dans ma mémoire.
Yves Adrien m’a procuré un léger amusement mais guère plus.
Alors il reste, bon sang mais c’est bien sûr, Philippe Garnier (évoqué justement lors de ma bafouille à propos de Nick Toshes).

L’intéressant et le paradoxal avec cet avant-dernier, Garnier, est que je ne l’associe pas vraiment avec le journalisme rock. Bien que je n’ignorasse rien de son glorieux passé chez Rock & Folk, ce fut surtout en tant que prescripteur de livres et films que je le lisais dans Libération. (Je lui dois d’ailleurs quelques bons moments passés en compagnie de certains livres ou films prescrits.)
Pour autant l’envie de le lire autrement que dans un journal ne m’est venue qu’assez tard.

Il aura fallu un prix cassé chez Gibert puis, bien plus tard, un livre en cours peu passionnant pour que je me décide à ouvrir, un peu au pif, Honni soit qui Malibu.

Je crois me souvenir ne l’avoir lâché que le surlendemain après l’avoir goulûment tout avalé. J’étais fort client de l’univers des séries B hollywoodiennes dans les années trente-quarante et sensible au folklore – un peu pathétique, j’en conviens – d’une bohème littéraire américaine faite de whisky, de parties de poker, de salles enfumées et de machines à écrire tapées avec fureur et fougue pendant des heures. (C’est à se demander pourquoi je n’avais pas ouvert ce livre plus tôt.) Sur ce terrain déjà favorable l’art de Garnier de trouver des angles et des constructions narratives a fait des merveilles.
Merveilles qui m’ont fait acquérir dans la foulée de cette première lecture plusieurs autres ouvrages de l’écrivain.
Vite avalés eux aussi.
Il ne m’en reste qu’un seul à la maison – Caractères – dont je repousse la lecture tant que je n’ai pas un nouveau Garnier en réserve. (Et j’angoisse à l’idée que je ne suis plus qu’à peu de livres de l’intégrale.)

Je crois, arrivé à se stade, m’être à peu près sorti de la difficulté du jour, cette note étant d’à peu près bonne taille. Ne me reste plus qu’à trouver de quoi parler demain mais à chaque jour suffit sa peine d’autant que dans l’immédiat le temps presse et votre patience s’use.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Aymeric 1898 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines