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Rio Di Maria, extraits de « Énigmes du seuil »

Par Poesiemuziketc @poesiemuziketc

Imagination du poème

L’enfer guette la dernière flamme
brûlant sur table rase
L’imagination du poème
se refuse les portes ouvertes de tout paradis
Tout est là
Tout peut enfin commencer
Tout peut déjà finir
Qui choisira de commencer à en finir ?

*

Énigmes du seuil
Comment dire l’explosion de prévisions des oiseaux ?
ride inguérissable en l’instant d’illuminations
Tout est là
pour le grand sommeil de l’univers blanc
Nul n’est plus égaré
dans la grande marche
d’où la mer s’efface
La source de toute chose
balaye marécages d’images bavardes
elles s’élancent hors parfum pur
de l’antarctique du premier langage
Le murmure du néant assume la musique blanche
qu’offrent les énigmes du seuil de la maison vide
.

Je te parle d’un pays
Je te parle d’un pays d’oracles fantômes
d’alcools gladiateurs
dans les hurlements de la bouche imprévue
Il est d’orages de neige chevauchant sur corps inviolables de femme en parade de musique primitive
Délivrance d’une enfance de papier peint veinée de tempêtes de syllabes
qui ne mendient jamais
au seuil de la page convalescente

Je te parle d’un pays déchiré au cœur de l’été provisoire
il n’en finit pas d’annoncer la symphonie en bleu majeur
pour parole discrète et mots-comètes complicité de la fleur de soleils d’azur

et de l’enfant casqué d’une nébuleuse
L’orchidée indécise s’ouvre aux légendes
qu’inventent les brisures de blé
Biches épaisses ne cultivent pas terreur de silence
La pluie des songes ne décapite pas la bouche du miroir qui déchiffre les signes des siècles accomplis dans l’œil de l’oiseau planant au dessus de ton ombre à venir
Je dame le pion à l’œil d’incertitude Je me trouve aux pieds de la bouche inattendue elle n’en démord pas de mutiler la vision

qui balbutie le bouleversement où tu brilles comme soleil sur peau de neige
.

Profondeurs interstellaires
N’avons-nous
que le cœur tremblant de la terre ?
Espiègle !
le ciel moutonné regorge de fous
Mer aux profondeurs interstellaires
se brise comme cinq océans
sur tes lèvres de pollen
La solitude des montagnes coule dans ta main
Les cils découpent le bleu déshabillé d’une épaule
décapent l’heure d’eau nue rassasiée
décantent les mots pliés aux berges d’une lampe
Que respire un homme à genoux ?
.

Qui marche dans le silence des siècles inventés ?
Aubes d’espaces orientent la fenêtre inattendue
On saigne les parchemins des signes à décrypter
Les yeux futurs décoderont syllabes
ombres
vertiges
et le grain de blé aiguillera la main et ses visions
Des papyrus s’envolent mille siècles d’incertitudes

Que de sang a embrumé la clairvoyance de l’invisible !
Les firmaments craquellent sur le rivage
la mer errante lève la braise
et les portes s’ouvrent

La vie entre par toutes les fenêtres
Cortèges de manants maquillent le jour d’arc-en-ciel
Escadrons d’abeilles embrasent la dernière lumination
Qui marche dans le silence des siècles inventés ?
Perdus ?
.

Pourquoi écrire ?

Idée Pensée
Enveloppe ouverte
à toutes les frustrations de l’humanité
Développer toutes les folles organisations
pour en arriver à croire que c’est un extravagant
qui se met à nu
c’est écrit dans les lignes de mes mains
Lecture bouleversée par projets cobayes
gavés d’images illégitimes
Devoir attendre devant la porte
où nagent les délires

Les mots perdent le Nord des enfants
Les songes expulsent la réalité de l’autre
et la vérité dévisage la page bannie

.


Rio Di Maria : « énigmes du seuil » éditions L’Arbre à Paroles

Rio Di Maria, extraits de « Énigmes du seuil »

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