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#2020RacontePasTaVie - jour 74, l'album du samedi : Scott 4 de Scott Walker

Publié le 14 mars 2020 par Aymeric

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Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais la musique occupe quelque place dans ma vie. A l'intérieur de cette place trônent en majesté une cinquantaine d'albums. Et parmi ceux-ci, Scott 4 de Scott Walker.

Scott Walker fait partie de mes indispensables. Il est de ces artistes pour lesquels j’ai un attachement de l’ordre du viscéral.
C’est, comme pour une bonne part de mes artistes précieux, à Gilles Tordjman que je dois de m’y être intéressé.
Quelques mentions ici ou là suivies, dans le numéro hiver 1994 des Inrockuptibles, d’une longue interview du monsieur, m’ont dirigé vers le grand Scott (qui jouisssait en plus à l’époque d’une aura de trésor disparu et cloîtré un peu à la Syd Barett).

Les louanges elles-même de la part de quelqu’un qui s’est très vite imposé comme prescripteur de première catégorie m’avaient déjà donné fort envie d’aller y jeter une oreille. Les références à Sinatra comme équivalent de qualité vocale, ainsi que les descriptions d’arrangements symphoniques somptueux m’ont définitivement convaincu.
(à cela s’ajoute le fait que le Liberation de Divine Comedy sorti en août 1993, sous le charme duquel j’étais déjà grandement tombé, convoquait Scott Walker comme référence principale.)

Vingt-six années après, maintenant que Scott Walker, seul ou avec ses Walker Brothers, s’est taillé une part de lion dans mes étagères, un peu, et dans mes fréquences d’écoute, surtout, il n’a pas été évident de désigner un album particulier.

J’aurais pu choisir la compilation Scott Walker & The Walker Brothers 1965-1993, achetée peu de temps après le numéro des Inrockuptibles sus-cité, dans la boutique Tacoma sise alors 8, rue Scribe, 44000 Nantes.
Je me souviens avoir écouté ce disque en boucle, dans un état grippal assez sévère, subjugué dans ma fièvre par les promesses de beauté tenues au-delà des espérances jusque dans les morceaux les plus sucrés présents dans cette compilation.
(C’est le moment dont je profite pour avouer mon faible pour le sirop musical qui me fait adorer, à la grande incompréhension réprobatrice de beaucoup de mes amis versés dans la musique dite classique, des compositeurs comme Tchaikovski, Sibelius ou Rachmaninov.)

J’aurais aussi pu choisir 'Til the Band Comes In pour le morceau Jean The Machine que j’ai beaucoup passé en soirée (enchaîné généralement avec le Étonnez-moi Benoît de Françoise Hardy). Ou bien le Scott 2 qui contient ma chanson préférée de tous les temps de Scott Walker, Plastic Palace People (avec sa reprise, en compagnie des Walker Brothers, du Make it Easy on Yourself de Burt Bacharach).
Ou encore le Scott 3 pour sa pochette magnifique.

Mais j’ai pris le Scott 4, peut-être parce que toutes les chansons sont signées du chanteur lui-même.
Peut-être aussi parce qu’est le plus sombre (du moins parmi ses disques datant de cette période de crooner pop), celui où, plus encore que les précédents, la magnificence orchestrale sculpte des abîmes à l’intérieur des splendeurs lyriques portées par le grand Scott.

Et l’année est encore longue. Rien ne m’interdit d’en citer un autre et encore un autre et, à chaque fois, de redire mon amour pour Scott Walker, l’un des rares chanteurs (avec Sinatra, Aznavour, et les compositions de Michel Legrand) qui me font chanter à tue-tête, parfois même en public.
Ce dernier point a donné lieu à quelques situations de mon point de vue embarrassantes, ce qui je suppose attise votre curiosité, mais le temps presse et votre patience s’use.


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