Plusieurs ouvrages ont été publiés sur les " maîtres de la caricature " française du XIXe siècle. Ma démarche est très différente, car je pars d'un thème, les merveilleuses et les merveilleux, et cherche quels sont les caricaturistes s'étant distingués dans la représentation de ceux-ci.
Dans mes articles sur les " Drôles de pistolets ", je présente plusieurs de ces artistes du XIXe siècle, ceux ci-avant cités, mais aussi : Georges-Jacques Gatine (1773 - 1824), Louis-Marie Lanté (1789 - 1871), Charles Vernier (1813 - 1892), Cham (1818 - 1879), Félix Nadar (1820 - 1910), Bertall (1820 - 1882), Alfred Grévin (1827 - 1892) et Lucien Métivet (1863 - 1932). Ici, c'est au tour de Gavarni, pseudonyme de Sulpice-Guillaume Chevalier (1804 - 1866). Comme d'autres, il commence par publier des estampes dans des revues de mode, comme les prestigieux Journal des dames et des modes et La Mode, tout en prêtant ses talents à des journaux et revues plus ou moins satiriques, comme L'Artiste, L'Illustration, le Charivari... ainsi qu'à des illustrations de livres.
Ses représentations les plus connues sont peut-être celles du carnaval parisien, en particulier de certains de ses masques, comme le débardeur ou le chicard. En 1841 - 1843, il publie une série d'estampes sur Le Carnaval à Paris. Ces années-là sont très prolifiques. Il illustre plusieurs physiologies, comme Physiologie de la grisette (1841) et Physiologie du tailleur (1841 voir cet article) par Louis Huart (1813 - 1865), Physiologie de la lorette (1841) et Physiologie du débardeur (1842) par M. Maurice Alhoy (1802 - 1856), certaines avec d'autres artistes comme Physiologie des demoiselles de magasin (1842) " par un journaliste " et Physiologie du chicard (1842) par Charles Marchal (1822 - 1870), les deux avec aussi des illustrations de Daumier, Traviès et Monnier, et Physiologie du lion (1842) par Félix Deriège (1810 - 1872) avec la participation de Daumier.
Voilà pour quelques exemples de productions de cet artiste qui a marqué de sa touche cette grande époque de la caricature française... en particulier parisienne... en un temps où la capitale française était aussi la capitale artistique mondiale, où se créaient des courants de toutes sortes... et où chacun pouvait se décider le 'héros' de son temps... un 'héros' à la Balzac, à la van Gogh, à la lorette, au chicard, à la Dumas, à la Childebert, ahlalalala !
" En voulez-vous de la crevette ?... pas cher. " Gravure provenant de Œuvres choisies de Gavarni... Les Débardeurs. Au XIXe siècle, on appelle " crevette " une petite-maîtresse : le pendant féminin du petit crevé ou crevé. Voir mes livres sur ce sujet, ainsi que sur le débardeur, le chicard, la grisette, la lorette, etc. Ici les crevettes ont vraiment l'air crevé !