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Le dernier hiver du Cid

Publié le 17 mars 2020 par Adtraviata

Le dernier hiver du Cid

Quatrième de couverture :

Il y a soixante ans, le 25 novembre 1959, disparaissait Gérard Philipe. Il avait trente-six ans. Juste avant sa mort, ignorant la gravité de son mal, il annotait encore des tragédies grecques, rêvait d’incarner Hamlet et se préparait à devenir, au cinéma, l’Edmond Dantès du Comte de Monte-Cristo. C’est qu’il croyait avoir la vie devant lui. Du dernier été à Ramatuelle au dernier hiver parisien, semaine après semaine, jour après jour, l’acteur le plus accompli de sa génération se préparait, en vérité, à son plus grand rôle, celui d’un éternel jeune homme.

J’ai lu ce livre il y a quelques semaines et je m’empresse de publier un petit billet avant la fin de l’hiver. Vous l’aurez compris, l’anniversaire de la mort de Gérard Philipe il y a un peu plus de soixante ans a été l’occasion pour Jérôme Garcin d’évoquer la flamboyante carrière de celui qui a ressuscité le personnage du Cid et qui a incarné sur scène et au cinéma tant de héros jeunes, fougueux, impétueux, engagés comme il l’était lui-même dans la vie. C’est un destin passionnant à retrouver ou à découvrir, un élan coupé en pleine jeunesse par une maladie foudroyante.

Ce livre a remué des choses en moi, notamment sur l’annonce de l’étendue du cancer à Anne Philipe et sur sa décision de cacher la vérité à son mari, il m’a beaucoup émue. « La mort a frappé haut » comme le disait Jean Vilar au TNP, le soir de la mort de l’acteur. La plume de Jérôme Garcin est élégante, elle rend vraiment honneur à ce grand monsieur du théâtre qui restera à jamais figé dans la beauté de ses trente-six ans.

Je n’en dis pas plus, je vous laisse découvrir la richesse de cette vie si vous le souhaitez.

« Pourtant, l’homme qu’elle a aimé ne portait pas de pourpoint, il ne parlait pas en alexandrins, il avait la peau douce, des doigts longs et fins, des lèvres d’enfant, des dents qu’on aurait dit de lait, une fossette mutine au menton, les oreilles un peu décollées, un coeur qui battait la chamade et la voix acidulée du Petit Prince. »

« Adossé à un vieux chêne-liège, un vieux Ramatuellois glisse à l’oreille de son voisin : « C’est peut-être mieux, ces funérailles sans cérémonie, sans église, sans prêtre. Mais tout de même… » Et l’autre lui répond : « Oui, tout de même, mais imagine le pire, que Dieu existe. Eh bien, il ne peut pas faire mauvais accueil à Gérard. » (p. 186)

Jérôme GARCIN, Le dernier hiver du Cid, Gallimard, 2019


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