Loin de moi

Détresse, désarroi, désillusion ... Quand je pense qu’avant tout était beau, dans le meilleur des mondes possibles. Soudain nous voilà obligés et contraints, Sous le joug de la main publique dans ce qu’elle a de plus paternaliste. Là où nous pensions être debout, nous voilà à terre. Là où nous pensions être libres, nous voilà enchaînés. 

Il a fallu un virus surgi de nulle part pour ébranler la confiance arrogante que la société inculquait en nous. 

Oui, nous sommes vulnérables. Oui notre mode de vie consumériste est une triste plaisanterie.

Nous sommes submergés par les malheurs qui nous entourent et ceux qui existaient déjà. Pour ma part, j’ai dans un premier temps rangé ma loupe et mon crayon. Ne compte plus que la propagation, la contamination, planant au-dessus de nos têtes comme un nuage qui aura notre peau à plus ou moins brève échéance.

Y aura-t-il un après? Nous sommes au cœur de la tragédie, au plus sombre de la nuit noire, malgré le grand soleil qu’il fait dehors, personne n’a le droit de prendre ça à la légère.

Même si la vie nous a appris que rien n’est jamais définitif, ni la tristesse ni le bonheur, en ce moment précis, je se demande si je peux lui faire confiance, à la vie.

On est peut-être arrivé au bout du bout du bout du chemin?

Il paraît qu’écrire fait du bien - ça tombe bien, c’est ce qui constitue le socle de mon existence, écrire avec des mots et avec de la lumière (photographier). 

Je ne peux plus photographier. Comment aller dans les rues, comment photographier des gens devenus si rares, si blêmes ?

Dans le regard de ceux que je croise

Est-il encore permis de regarder les gens que tu croises ? Et tous les matins, comme moi, avez-vous peur ? Quelle est cette peur qui vous habite? Rassurez-moi, rassure-moi, ça ira mieux demain, en attendant me voici seul à la maison, monstrueux écran, je me fais avaler tout cru.