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#2020RacontePasTaVie - jour 83, télé-marketeur

Publié le 23 mars 2020 par Aymeric

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Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais j’ai été télé-marketeur.

(Ce qui implique de déranger des gens par téléphone pour essayer de leur vendre quelque chose, soit l’une des catégories de population les plus détestées au monde.)

C’était à la toute fin du siècle dernier.
Venu à Paris pour y passer un week-end, j’avais en fait suffisamment prolongé mon séjour pour qu’un moyen de subsistance soit devenu une option importante.
Et il se trouve qu’une petite annonce trouvée dans un des journaux gratuits qui pullulaient – pullulent encore ? j’ai un doute – dans Paris faisait état d’un poste à pourvoir convenant à un gars sans qualifications dans mon genre.

Mon travail consistait à appeler des entrepreneurs du bâtiment aux heures précédant le départ vers le chantier (soit entre six et sept heures trente) afin de leur proposer un rendez-vous avec un commercial de chez nous qui, en lien avec toutes les grandes constructions des environs, allait, à n’en pas manquer, faire grimper ses carnet de commandes et chiffre d’affaires en flèche.

La tâche n’était pas facile.
Les artisans du bâtiment n’ont généralement pas de temps à perdre et expriment souvent leur impatience de manière plutôt bourrue.
Les convaincre en un minimum de mots de prendre sur leur temps, compté, pour accepter un rendez-vous avec un commercial chargé de les persuader de l’utilité, que dis-je, des immenses vertus, du futur partenariat qui allait les lier à notre société demandait, d’une part quelques habiletés à convaincre, et, d’autre part, une certaine épaisseur de cuir pour supporter les refus souvent peu délicatement exprimés.


Bizarrement – pour qui connaît un peu mon goût pour le téléphone et l’étendue de mes compétences sociales – j’ai été un télé-marketeur performant. Ma capacité à refourguer des rendez-vous par poignées lors des ces sessions téléphoniques matinales auprès des artisans officiant dans les 141 communes présentes dans l’arrondissement de Sarlat-la-Canéda en Dordogne – secteur qui m’était alloué – m’a valu de réguliers éloges de mes employeurs.
Il faut croire que lorsqu’on me fournit un texte j’arrive à endosser des rôles de composition.

Aussi doué que je pouvais l’être pour la profession, pas l’ombre de la queue d’une vocation ne m’est apparue durant ces quelques mois de travail.
Et puis tant d’autres univers professionnels à découvrir me tendaient les bras (malgré mes évidentes réticences), il m’a fallu partir.
Il me semble vous avoir déjà conté une des ces expériences. J’ai prévu de vous parler des autres, mais plus tard, car le temps presse et votre patience s’use.


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