Peut-être avez-vous déjà lu Madame Bovary de Gustave Flaubert ou bien Anna Karénine de Lev Tolstoï. Si oui, vous aurez sans doute remarqué que les ormes y sont présentés comme des arbres des plus communs. Oui, ces deux livres traitent de maris trompés et de femmes fantasques et moi je viens vous parler des arbres qui y sont décrits, c’est curieux, je sais.
Pourtant, depuis combien de temps n’avez-vous pas vu d’ormes dans nos régions ? Je peux vous le dire ; une soixantaine d’années. Mais où sont-ils tous passés ?
Putschés, comme le disent nos amis les suisses. Putschés par la graphiose de l’orme, sur laquelle je me propose de disserter.
Qu’est-ce que la graphiose de l’orme ?
La graphiose de l’orme ou maladie hollandaise de l’orme fut observée pour la première fois dans les années 1920 aux Pays-Bas (d’où son nom) par les botanistes Christine Buisman et Bea Schwartz.
Vraisemblablement importée d’Asie, elle se propage à travers toute l’Europe et est introduite en Amérique en 1928, semble-t-il par un chargement de bois d’orme venu d’Irlande.
D’abord relativement peu inquiétante, la maladie connut un change ment inexpliqué dans les années 1960-70 et devint dès lors plus agressive et décima les populations d’ormes du Vieux Continent et du Nouveau Monde.
Encore une histoire de champignon
La graphiose est causée par un champignon (mais pas la mérule !), l’Ophiostoma Ulmi, qui se transmet d’un orme à l’autre soit par contact racinaire (le plus souvent dans une même haie ou une ormeraie) soit par un coléoptère, la scolyte de l’orme (ça n’a pas grand-chose à voir, mais vous ne trouvez pas que ça pourrait donner une insulte des plus intéressantes ?).
Le scolyte a besoin de manger un peu de bois d’orme pour attendre sa maturité sexuelle, il perce donc l’écorce de l’arbre pour aller faire son repas, mais une fois en dessous, répand des spores d’Ophiostoma Ulmi (qui pour quelque obscure raison, sont sur le corps du scolyte.) qui se développe et tue l’arbre en quelques années.
L’arbre infecté se distingue aisément par son écorce et ses branches déformées ainsi que son feuillage desséché ne tombant pourtant pas et des stries noires sur l’aubier (c’est de là que vient le nom de graphiose.).
La graphiose a détruit un tel nombre d’ormes et à une telle vitesse que l’on craint aujourd’hui la disparition complète de l’espèce.
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